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La police est responsable de la mort de Katrina Dawson, l’un des deux otages tués durant l’assaut lancé contre un café de Sydney à la mi-décembre 2014. C’est le rapport d’enquête du coroner qui l’affirme.
Katrina Dawson, l'un des deux otages tués lors de l'assaut donné contre un café de Sydney dans la nuit du 15 au 16 décembre 2014, a été victime d'éclats de balles tirées par les policiers. C’est un rapport du coroner, présenté jeudi 29 janvier par les enquêteurs, qui l’affirme.
L’opération des forces spéciales avait été lancée afin de libérer 17 personnes retenues par Man Haron Honis, un déséquilibré islamiste. Deux otages - le gérant du café Tori Johnson, 34 ans, et Katrina Dawson, 38 ans, une avocate mère de trois enfants - avaient péri lors de l'assaut, de même que l'auteur de l'attaque. Plusieurs autres personnes avaient été blessées.
Selon Jeremy Gormly, l'avocat chargé d'assister le coroner - un haut fonctionnaire qui enquête de manière indépendante sur les causes de la mort en cas de décès violent ou suspect - "Mme Dawson a été touchée par six éclats d'une ou plusieurs balles de la police qui ont ricoché sur des surfaces solides".
"Je ne détaillerai pas les dommages qu'a subis Mme Dawson et dirai seulement qu'un éclat a touché un vaisseau sanguin majeur. Elle a rapidement perdu connaissance et est décédée peu après", a-t-il ajouté.
Le gérant du café Tori Johnson a quant à lui été tué par le preneur d'otages, qui lui a tiré dans l'arrière de la tête avec un fusil à canon scié, peu après que plusieurs otages se furent enfuis de l'établissement. L'avocat a indiqué qu'un tireur d'élite de la police avait vu la scène. L'ordre a alors été donné aux agents d'intervenir.
Lors de l'assaut, les policiers ont ouvert le feu à 22 reprises après avoir jeté 11 grenades aveuglantes dans le Lindt café de Martin Place, au centre de Sydney. "Plusieurs balles et des éclats de balles ont touché Monis qui, semble-t-il, est mort instantanément", a déclaré Jeremy Gormly.
Une enquête pour déterminer des liens éventuels entre Monis et l’EI
L'enquête du coroner devra déterminer si les affirmations de Monis, un réfugié iranien qui prétendait agir au nom de l'organisation de l'État Islamique (EI) sont fondées et si l'homme était en lien avec des organisations terroristes.
"Pour le moment, il semble qu'il n'avait pas pris de contact" avec l'EI, a indiqué Jeremy Gormly.
Le rapport indépendant du coroner est publié alors qu’une autre enquête a été ordonnée par le gouvernement fédéral et celui de Nouvelle-Galles-du-Sud. Ses conclusions doivent être rendues publiques dans les prochains jours.
Peu après le dénouement de la prise d'otages, le Premier ministre Tony Abbott avait demandé, à l'instar de nombreux Australiens, pourquoi Monis n'était pas sous surveillance policière. Le preneur d'otages avait posté sur internet des propos semblant prêter allégeance à l'EI un mois avant le drame. Les Australiens se demandent également pourquoi cet homme était en liberté sous contrôle judiciaire, alors qu'il était inculpé de complicité de meurtre ainsi que de multiples délits à caractère sexuel.
Engagée aux côtés des Américains dans la lutte contre les combattants de l'EI en Irak et en Syrie, l'Australie avait relevé en septembre son niveau d'alerte global face à la menace terroriste représentée par les jihadistes de retour de ces pays.
Avec AFP et Reuters