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Un mois après le début des manifestations anti-Saakachvili, le président géorgien a annoncé qu'il rencontrerait lundi plusieurs dirigeants de l'opposition. De premières négociations avaient échoué vendredi.
AFP - Le président géorgien Mikheïl Saakachvili a accepté de rencontrer lundi des dirigeants de l'opposition pour de premiers pourparlers, alors que ses détracteurs manifestent depuis un mois à Tbilissi et réclament toujours sa démission.
La présidence a indiqué dimanche dans un communiqué que la rencontre avec les opposants aurait lieu lundi à 14H00 locale (10H00 GMT). Vendredi, de premières négociations avec le pouvoir avaient échoué, l'opposition n'ayant pas obtenu de rencontrer le chef de l'Etat.
Par ailleurs, quelque 3.000 manifestants étaient toujours groupés devant le Parlement dimanche pour la 31e journée consécutive, alors que 20.000 personnes s'y étaient rassemblées samedi pour demander la démission du président, accusé de dérive autoritaire et d'avoir mal géré le conflit en août avec la Russie.
"Mikheïl Saakachvili a exprimé son espoir que le gouvernement géorgien et toutes les forces politiques seraient capables de régler ensemble les problèmes qui existent dans le pays", indiquait dimanche le communiqué de la présidence.
Une représentante des opposants, Tinatine Khidacheli, a précisé que le président rencontrerait "quatre dirigeants" de l'opposition: l'ex-candidat à la présidentielle Levan Gatchetchiladze, l'ex-ambassadeur de Géorgie à l'ONU Irakli Alassania, l'ancienne chef de la diplomatie Salomé Zourabichvili et le dirigeant du parti Forum national, Kakha Chartava.
"Finalement il a regardé la réalité en face (...) il a réalisé que se taire et nous ignorer n'était pas une position tenable. C'est une première victoire", s'est réjouie Mme Zourabichvili, devant les manifestants dimanche.
"Pour nous, c'est la preuve que nous sommes sur la bonne voie depuis 30 jours", a-t-elle encore ajouté.
L'annonce d'une rencontre entre Mikheïl Saakachvili et les chefs de l'opposition intervient alors que la Géorgie vient de connaître une semaine particulièrement mouvementée.
Des heurts violents avaient éclaté mercredi soir, pour la première fois depuis le début de la contestation, entre des policiers et des manifestants, faisant 29 blessés.
Le pays a aussi connu mardi ce qui a été présenté comme une brève mutinerie militaire, un temps imputée à la Russie, alors que des manoeuvres de l'Otan, dénoncées par Moscou, étaient sur le point de commencer.
Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine a d'ailleurs critiqué une nouvelle fois dimanche ces exercices militaires, qu'il estime être un soutien politique au régime de M. Saakachvili face aux manifestations de l'opposition.
"C'est dans ce contexte qu'ils (l'Otan) ont décidé de mener ces jeux de guerre", a déclaré M. Poutine dans un entretien à des médias japonais dont le texte a été publié par son service de presse. "Evidemment, on ne peut y voir qu'un soutien au régime en place. Et pourquoi soutenir ce régime?", a-t-il dit.
"Les manifestants sont dispersés à coups de poing, les militants de l'opposition sont blessés, on leur tire dessus, il y a du sang dans les rues, le nombre de prisonniers politiques augmente et il y a eu une mutinerie", fait-il encore valoir.