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Le projet de loi Macron, destiné à libérer l'économie française, arrive lundi à l'Assemblée nationale pour deux semaines de débats. Certaines mesures contestées créent d'ors et déjà des dissensions à gauche comme à droite.

Ce n’est peut-être pas la "loi du siècle", selon les termes du président de la République, mais elle a tout de même l’ambition de lever des "blocages" de l'économie. L'examen de l'emblématique projet de loi Macron débute lundi 26 janvier à l'Assemblée nationale, pour deux semaines de débats susceptibles de mettre à nouveau en lumière des divisions internes à gauche mais aussi à droite.

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L'épineuse question du travail le dimanche

Le projet de loi comprend 200 articles visant notamment à alléger les contraintes liées au travail. Les mesures défendues par le ministre de l’Économie balaient un large champ de propositions, comme l’ouverture de nouvelles lignes nationales d'autocars, la simplification du permis de conduire ou encore la réforme de la justice prud'hommale ou des règles de licenciements collectifs.

Mais les deux mesures qui cristallisent à elles seules toutes les crispations des syndicats concernent l'extension du travail du dimanche dans les commerces et la libéralisation des professions réglementées du droit (notaires, huissiers, etc.). Une manifestation à l'appel de plusieurs organisations syndicales est d’ailleurs prévue mardi 27 janvier à la mi-journée à Paris, pour dénoncer la "banalisation du travail du dimanche et de nuit".

Pas moins de 3 034 amendements ont par ailleurs été déposés en vue de la séance publique, sans compter ceux que le gouvernement peut rajouter en cours de débat, preuve que le projet de loi suscite un intérêt accru des parlementaires.

Une commission spéciale, qui a siégé 82 heures, dimanche compris, en présence du ministre de l'Économie, a déjà revu et corrigé le projet de loi qui pourrait être encore "affiné" dans l'hémicycle, a affirmé Emmanuel Macron. "Il n'y a plus beaucoup d'aspérités entre socialistes et dans la majorité" en dehors du travail dominical, volet sur lequel le dispositif est "très verrouillé", a estimé au sortir de la commission le député Olivier Faure, l'un des porte-parole du PS.

Un projet de loi qui divise à gauche...

Si l'exécutif estime que la première étape du parcours parlementaire, le passage en commission, a été "bien franchie", la deuxième étape, dans l'hémicycle, ne sera pas aisée pour autant. Les socialistes "frondeurs" attendent, pour leur part, des améliorations d'un texte "pas votable en l'état", notamment sur le travail dominical, pour rester à cinq dimanches et avoir un plancher de rémunération d'au moins deux fois le salaire habituel. Les écologistes en appellent aussi à des changements substantiels, en faveur entre autres de l'environnement.

Les députés Front de gauche en sont à espérer "un sursaut de la gauche de l'hémicycle pour rejeter" ce projet de loi, qui consacre le principe "du renard libre dans le poulailler libre", selon leur chef de file André Chassaigne.

... et à droite

À droite, les avis sont partagés. Sur ce projet de loi que Nicolas Sarkozy, redevenu président de parti, les a appelés à combattre, les députés UMP, mécontents surtout du volet sur les professions règlementées, continuent à être "bien évidemment" contre, selon leur président Christian Jacob. Mais certains élus comptent voter pour. D'autres s'interrogent, comme François Fillon, sur un texte "d'inspiration de droite", selon Gérald Darmanin.

Les députés UDI espèrent d'autres "avancées" dans l'hémicycle sur "l'un des textes les plus importants du quinquennat", a expliqué Philippe Vigier.

S'ils étaient députés, voteraient-ils ce projet de loi Macron? 61 % des Français ont répondu oui, 38 % non, selon un sondage Odoxa pour FTI-"Les Échos"-Radio Classique.

Avec AFP