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Ban Ki-moon favorable à l'envoi d'une force européenne

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est exprimé en faveur de l'envoi d'une force "d'interposition" européenne dans l'est de la République démocratique du Congo, en attendant le renfort de 3 000 hommes de la Monuc.

(AFP) - Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, est favorable à l'envoi d'une force européenne dans l'est de la République démocratique du Congo, en attendant le renfort promis sur place des troupes de l'ONU, a indiqué dimanche le ministre belge des Affaires étrangères.

"Le déploiement de la force de la paix de l'ONU (les plus de 3.000 hommes supplémentaires promis de la Monuc, NDLR) va prendre un certain temps, c'est la raison pour laquelle l'ONU souhaite qu'une force militaire européenne vienne pour faire la jonction durant la période", a déclaré Karel De Gucht à la télévision flamande VRT.

Un porte-parole de M. De Gucht a précisé à l'AFP que M. Ban Ki-moon avait fait cette "demande de force d'interposition" intérimaire cette semaine lors d'une entrevue à New York avec le chef de la diplomatie belge.

"Le renforcement des 3.000 hommes va prendre plusieurs mois, dans l'intervalle M. Ban Ki-moon juge qu'une force européenne de transition serait nécessaire", si elle peut être mise en place, a-t-il ajouté.

Toutefois avant de prendre une décision, "il faut voir à présent s'il y aura un engagement suffisant de pays européens" pour la constituer, a souligné le porte-parole, Bart Ouvry.

Il a ajouté que la Belgique comptait "reprendre des consultations la semaine prochaine à ce sujet" avec ses partenaires européens, et en particulier la présidence française de l'UE, notamment à l'occasion de deux grandes réunions ministérielles programmées.

Il s'agit d'une part de celle des chefs de la diplomatie de l'Otan à Bruxelles, mardi et mercredi, d'autre part de celle la réunion ministérielle de l'OSCE qui s'ouvre jeudi à Helsinki.

M. Ban Ki-moon a dans l'immédiat demandé à la Belgique d'étudier la faisabilité d'une contribution nationale à l'envoi de cette force européenne intérimaire éventuelle, pour aider à faire à la situation humanitaire critique dans l'est du Congo, selon le porte-parole.

Fin octobre, la France, soutenue par la Belgique, ancienne puissance coloniale, avait déjà proposé d'envoyer des soldats au Nord-Kivu (est de la République démocratique du Congo) pour y accomplir une mission humanitaire en appui à la Mission de l'ONU en RDC.

Mais cette option n'avait pas été retenue par les 27 pays de l'Union européenne, du fait de refus de plusieurs pays, dont l'Allemagne. Ils avaient préféré se concentrer dans l'immédiat sur le travail humanitaire, le soutien à la Monuc et les efforts de médiation politique.

"Les réactions au niveau européen ne permettaient pas de conclure à l'envoi" d'une telle force, mais "le sujet reste d'actualité", a souligné le porte-parole du ministère belge des Affaires étrangères.

Jeudi, 16 personnalités mondiales, parmi lesquelles d'influents anciens responsables politiques et religieux, ont envoyé une lettre ouverte aux dirigeants européens réclamant l'envoi par l'UE d'une telle force intérimaire en RDC pour y protéger les civils.

Parlant d'une "vraie catastrophe humanitaire" dans l'est de ce pays, ils exhortent les chefs d'Etat et de gouvernement européens à faire preuve de "leadership politique personnel" sur cette question.