Des bombardements à Marioupol, port stratégique de l’est ukrainien contrôlée par Kiev, ont causé samedi la mort d’au moins 30 personnes. Le dirigeant séparatiste de Donetsk a annoncé avoir lancé une "offensive" sur la ville.
Au moins 30 personnes ont été tuées, samedi 24 janvier, dans les bombardements aux lance-roquettes de la ville ukrainienne Marioupol, port stratégique et dernière grande ville de l'est séparatiste pro-russe contrôlée par Kiev.
Le bilan n'a cessé de grimper tout au long de la journée. "Vingt corps ont été envoyés dans des morgues. Le bilan s'alourdit, les recherches (de corps) se poursuivent", déclarait samedi le chef de la police régionale au cours d'une réunion d'urgence de l'État-major ukrainien convoqué par le Premier ministre Arseni Iatseniouk, retransmise en direct à la télévision.
Voilà ce que ça donne des #Grad qui tombent ce n'est pas en #Syrie mais en #Ukraine #Marioupol http://t.co/A3piu4bl4P
— Wassim Nasr (@SimNasr) 24 Janvier 2015Le dirigeant de la république autoproclamée de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko, a annoncé samedi avoir lancé une offensive contre le port stratégique de Marioupol. "L'offensive sur Marioupol a débuté aujourd'hui. Ce sera le meilleur hommage à toutes les victimes", a-t-il déclaré au cours d'une cérémonie à Donetsk, selon des propos rapportés par l'agence publique russe Ria Novosti.
Le ministre ukrainien de la Défense, Stepan Poltorak, a pour sa part annoncé que les rebelles déployaient des lance-roquettes autour de Marioupol et que la présence militaire ukrainienne avait été renforcée dans ce secteur. "La situation s'est nettement dégradée au cours des dernières 24 heures" partout dans l'Est séparatiste pro-russe, a-t-il déclaré.
it"Ordres du Kremlin"
Le bombardement de Marioupol fait suite à la prise de l’aéroport de Donetsk, jeudi 22 janvier, par les séparatistes pro-russes, après plusieurs mois de combats contre l’armée gouvernementale. "Les rebelles n'ont pas besoin de la paix, ils exécutent les ordres du Kremlin pour une escalade de la situation dans le Donbass", bassin minier en proie depuis avril à une rébellion armée pro-russe, a ajouté l'état-major de l'opération ukrainienne dans un communiqué.
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"On ne peut plus parler de processus de paix", explique Gulliver Cragg, envoyé spécial de France 24 dans l'est de l'Ukraine. "D’ailleurs, les leaders séparatistes l’ont dit eux-mêmes : ils ne respecteront plus les accords de Minsk. Les autorités ukrainiennes ont elles aussi dit qu’elles répliqueront à cette offensive des séparatistes."
"L’intention déclarée des dirigeants séparatistes est de prendre le contrôle de toute la région de Donetsk – pour le moment ils n’en contrôlent qu’environ un tiers. (…) D’où je me trouve, on entend des tirs d’artillerie à quelques kilomètres", rapporte Gulliver Cragg.
itAvec AFP