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Sarkozy tacle Valls et ferme la parenthèse de l'unité nationale

Invité mercredi soir sur France 2, Nicolas Sarkozy a présenté ses propositions pour faire face à la menace jihadiste en France. Au programme : rétablissement des heures supplémentaires dans la police et encadrement des imams.

Deux semaines après les attentats qui ont frappé la France, Nicolas Sarkozy a fermé la parenthèse de l’unité nationale, en avançant ses propres propositions de lutte contre le terrorisme. Invité mercredi 21 janvier dans le JT de France 2, quelques heures seulement après la conférence de presse de Manuel Valls sur les mesures de sécurité, le président de l’UMP, plus offensif que jamais, s’en est pris au Premier ministre.

Face à David Pujadas, il a d’abord dressé un "diagnostic" des événements des dernières semaines : "Un certain nombre de terroristes jihadistes ont décidé de mener une guerre contre notre civilisation, notre mode de vie, notre façon de nous habiller, de penser. Il nous faut calibrer les réponses sur le diagnostic que nous faisons". Et pour contrer cette "menace permanente", il estime que le chef du gouvernement ne va pas assez vite.

Rétablissement des heures supplémentaires dans la police

"Nous n'avons pas le temps d'attendre les procédures budgétaires, de recrutement de fonctionnaires supplémentaires, qui sont naturellement bienvenues [...]", a-t-il déclaré.  L’ex-occupant de l’Élysée a ainsi proposé le retour des heures supplémentaires dans la police et les services de renseignement. Cela représenterait, selon lui, "4 000 équivalents temps plein de plus tout de suite". Et de souligner que "les renforts en personnel [annoncés par le gouvernement] arriveront, pour les premiers, dans deux ans, et pour les derniers dans cinq ans", a-t-il dénoncé.

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"Nous n'avons pas le temps d'attendre"
Sarkozy tacle Valls et ferme la parenthèse de l'unité nationale


Entre des socialistes décomplexés sur les questions sécuritaires et des frontistes toujours dans la surenchère, Nicolas Sarkozy tente de s'imposer sur la scène politique en multipliant les propositions. Encadrer les imams, appliquer le crime d’indignité nationale ou encore déchoir de leur nationalité des jihadistes binationaux. Une proposition régulièrement brandie à droite et au Front national , dont il a pris soin de se distinguer : "Moi, je ne suis pas à la tête d'un parti populiste, je suis à la tête d'une formation politique qui a vocation un jour, avec toute son équipe, de diriger le pays", a-t-il rappelé.

Interrogé sur l'union nationale qui a prévalu après les récentes attaques, l'ancien président de la République a répondu : "Le climat d'union nationale, il était incontournable et indispensable". Après les attaques qui ont fait 17 morts, "si nous avions donné le spectacle de la division, de la politicaillerie, nous aurions été indignes", a expliqué un Nicolas Sarkozy, qui le 11 janvier dernier, jouait des coudes pour être au premier rang de la photo. Selon lui, "l'unité nationale, ça ne veut pas dire qu'on ne doit pas faire de propositions".

>> À voir sur France 24 : la revue de presse française

Sarkozy "consterné" par le terme d’apartheid

Nicolas Sarkozy s’en est ensuite directement pris aux propos de Manuel Valls qui a parlé d’apartheid pour décrire la situation dans certains quartiers. "Je suis consterné par cette expression et le fait que le Premier ministre de la République française emploie une expression de cette nature", a martelé le président de l'UMP avant de se faire accusateur : "Comparer la République à ‘l'apartheid’ est une faute". Le Premier ministre avait évoqué mardi un "apartheid territorial, social, ethnique" qui se serait "imposé" en France.

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"Comparer la République à 'l'apartheid' est une faute",

Invité sur Europe 1, jeudi matin, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a réagi aux critiques en dénonçant "un jeu de posture". "Je comprends pas que, dans ce débat où on doit être à la hauteur des enjeux, on soit dans un jeu de posture, de chamaillerie, de politicaillerie", a critiqué Stéphane Le Foll. Revenant sur le mot "apartheid", le proche de François Hollande  a insisté sur la nécessité de débattre du sujet et non du mot, n'en déplaise à Nicolas Sarkozy : Manuel Valls "a choisi un mot pour marquer cette idée qu'un mur, quelquefois, s'était construit", a-t-il expliqué.

Avec AFP