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Aux États-Unis, Netanyahou frôle l'incident diplomatique

La Maison Blanche a dénoncé, mercredi, un "écart" au protocole de Benjamin Netanyahou. Invité par le camp républicain, le Premier ministre israélien devait prononcer un discours devant le Congrès américain, mais n'en avait pas averti Washington.

La Maison Blanche n’a pas tardé à réagir, mercredi 21 janvier, à l'annonce d'un discours à venir du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou devant le Congrès américain, dénonçant une démarche diplomatique non conforme au protocole.

"Le protocole classique est que le dirigeant d'un pays prenne contact avec le dirigeant du pays dans lequel il se rend [...] cet événement semble être un écart au protocole", a asséné Josh Earnest, porte-parole de l'exécutif américain. "Les Israéliens ne nous ont pas informés du tout de ce voyage", a-t-il ajouté.

"Nous avons été informés de l'invitation par le président de la Chambre ce matin peu avant l'annonce officielle", a précisé Josh Earnest, soulignant que la Maison Blanche ferait connaître sa position sur cette initiative lorsque elle aura eu l'occasion "de parler avec les Israéliens sur leurs projets pour ce voyage et sur ce que (Benjamin Netanyahou) a l'intention de dire".

John Kerry a pour sa part déploré avoir eu vent de cette invitation d'une manière peu protocolaire estimant toutefois que le Premier ministre était toujours le "bienvenu" aux États-Unis. Le chef de la diplomatie américaine a déclaré qu'il était "quelque peu inhabituel" d'avoir appris que le Premier ministre israélien s'exprimerait devant le Congrès américain par un communiqué des républicains plutôt que par l'intéressé.

Le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, avait annoncé, un peu plutôt dans la journée, que le chef du gouvernement israélien avait été invité à prononcer un discours devant le Congrès le 11 février, alors que s'ouvre le débat parlementaire américain sur le nucléaire iranien.

En pleine campagne électorale en Israël

"Face aux défis actuels, je demande au Premier ministre de s'exprimer devant le Congrès sur les graves menaces que l'islam radical et l'Iran représentent pour notre sécurité et notre mode de vie", a-t-il souligné, dans un geste de défiance à peine voilé à l’égard du président Barack Obama. Ce dernier est actuellement en conflit avec le Congrès sur le dossier du nucléaire iranien.

En effet, de nombreux élus sont favorables à l'adoption d'une loi qui imposerait graduellement des sanctions nouvelles contre l'Iran en cas d'échec des négociations en cours. Le président américain a clairement indiqué qu'il opposerait son veto à toute législation relative à des sanctions contre Téhéran.

De son côté, le Premier ministre israélien, qui entretient des relations compliquées avec l’administration Obama, est en pleine campagne électorale pour les élections législatives du 17 mars. Un discours devant les deux chambres du Congrès réunies en session conjointe est un honneur rare, mais il s'agirait du troisième pour le leader israélien, après ceux de 1996 et de 2011.

"Le Premier ministre Netanyahou est un grand ami de notre pays, et cette invitation est la marque de notre engagement sans faille en faveur de la sécurité et du bien-être de son peuple", a déclaré John Boehner dans un communiqué.

Avec AFP