
Marine Le Pen, présidente du Front National, le principal parti d'extrême droite français, a affirmé mardi au quotidien "Le Monde" qu'elle se "réjouirait" d'une victoire de l'extrême gauche lors des élections législatives grecques, le 25 janvier.
Le vieil adage politique qui veut que les extrêmes peuvent se rejoindre vient de trouver une illustration parfaite dans "Le Monde". Marine Le Pen, présidente du Front National, a affirmé au quotidien, mardi 20 janvier, qu'elle "espérait" une victoire de Syriza, le parti d'extrême gauche, aux législatives qui se tiendront le 25 janvier en Grèce.
Un soutien en forme de grand écart politique qui peut surprendre. "Je suis totalement cohérente !", se défend la chef de file frontiste. "Il y a une fracture en Europe qui passe par la reprise en main des peuples contre le totalitarisme de l’Union européenne et de ses complices, les marchés financiers", a-t-elle expliqué au quotidien.
Philippot aussi
Ce serait, donc, au nom de l'eurosceptiscisme triomphant que Marine Le Pen a fait cet éloge de l'extrême gauche grecque. Infliger une défaite aux tenants de l'orthodoxie européenne serait même, ponctuellement, plus important que tout aux yeux de la présidente du FN. Elle reconnaît, en effet, qu'elle souhaite la victoire de Syriza "même si nous ne sommes pas d’accord avec tout leur programme, notamment sur le plan de l’immigration".
Ce n'est pas la première fois que l'extrême-droite française chante les louanges de Syriza. Florian Philippot, vice-président du FN, avait déjà "vivement souhaité la victoire" du parti d'Alexis Tsirpas début janvier. Pour lui, il s'agissait du meilleur moyen pour susciter "le grand débat en Europe". Et qu'importe pour les deux cadres frontistes que Syriza se soit prononcé pour un maintien de la Grèce dans la zone euro. Du moment, comme l'analyse "Le Monde", que cela peut permettre de brouiller les cartes politiques et rendre plus difficile "de renvoyer le FN à ce qu’il est fondamentalement, c’est-à-dire un parti d’extrême droite".