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La Bourse suisse a enregistré, jeudi, sa plus forte baisse depuis 2009. L'indice helvète avait chuté de 12 % peu après l'annonce surprise de la Banque centrale suisse d'abandonner le taux plancher entre le franc suisse et l'euro.

Patatras. La Bourse suisse s'est effondrée, jeudi 15 janvier, après une annonce surprise de la Banque centrale suisse (BCS). L'indice SMI helvète avait chuté de 12 % dans la matinée avant de se reprendre un petit peu pour évoluer en baisse de près de 10 % à la mi-journée. La Suisse n'avait pas connu une telle descente aux enfers depuis 2008.

La cause de cet affolement ? Les marchés n'aiment pas les surprises et la Banque centrale suisse les a pris de court en annonçant l'abandon du taux plancher entre le franc suisse et l'euro. "Personne ne s’attendait à l’abandon du cours du plancher sans mise en garde préalable", explique au quotidien "Le Monde" Christopher Dembik, analyste à Saxo Bank.

Le franc suisse fait un bond

Le taux plancher entre le franc suisse et l'euro avait été introduit en 2011, au plus fort de la crise de la zone euro. Il était fixé à 1,20 franc suisse pour un euro. Ceci afin que la monnaie suisse ne soit trop forte face à une devise européenne qui était à la peine. La fin du taux plancher a eu pour effet immédiat de rendre la monnaie suisse bien plus chère : 1,02 franc suisse pour un euro.

La Banque centrale suisse a opté pour cette solution pour anticiper la décision de la Banque centrale européenne (BCE). Cette dernière doit annoncer, vendredi 16 janvier, le lancement d'un vaste programme de rachat de titres qui risque de provoquer la baisse de l'euro. Les investisseurs se seraient alors rués sur la devise helvète - qui fait figure de valeur refuge - ce qui aurait obligé la BCS a intervenir massivement pour maintenir le taux plancher de conversion avec la monnaie unique. L'institution monétaire suisse craignait que cela lui coûte trop cher.

En attendant, ce sont les entreprises exportatrices suisses qui trinquent. Un franc suisse qui se renchérit les rend moins compétitives face à la concurrence, notamment européenne. Ainsi Richemont (la marque de luxe qui détient notamment Cartier) ou l'horloger Swatch perdait respectivement 16 % et 17 % en Bourse.

Avec AFP

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