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Les députés votent la poursuite de la mission contre l’EI en Irak

Les députés français ont voté mardi la prolongation de l’intervention des forces françaises contre l’Organisation de l’État islamique en Irak. Le porte-avions Charles-de-Gaulle a également appareillé pour le Moyen-Orient.

Le vote de la prolongation de l’intervention française en Irak était prévu de longue date. Mais après les attentats de Paris, la quasi-unanimité avec laquelle les députés ont décidé, mardi 13 janvier, d’approuver la poursuite des opérations contre l’Organisation de l’État islamique (EI) en Irak, a renforcé l’image d’une France sur le pied de guerre.

La prolongation a été votée par 488 voix contre une. Tous les groupes à l’Assemblée, à l’exception du Front de gauche qui s’est abstenu, ont donné leur feu vert. Le groupe Front de gauche a expliqué son abstention par le fait qu’il jugeait insuffisants les efforts "politiques et diplomatiques" afin de parvenir à une solution. L’UMP Jean-Pierre Gorges, député-maire de Chartres, est le seul a avoir voté contre. "C’est un conflit qui nous dépasse alors que nous n’avons pas les moyens d’assurer notre sécurité en France", a-t-il déclaré pour expliquer son vote.

Prévu par la Constitution, les opérations ayant débuté il y a quatre mois, ce vote intervient quelques jours après les attentats qui ont fait 17 victimes à Paris et dans sa proche banlieue.

Le Charles-de-Gaulle en route pour le Moyen-Orient

Les forces françaises au Moyen-Orient pourraient également recevoir l’appui du porte-avions Charles-de-Gaulle. Il a appareillé, mardi 13 janvier, de Toulon en direction du Golfe et il pourrait être soit mobilisé pour des opérations en Irak contre les jihadistes de l'EI, avant de rallier l’océan Indien.

"Planifié depuis plusieurs mois, le déploiement du groupe aéronoval (GAN) dans le nord de l'océan Indien vise à assurer une mission de présence opérationnelle et de pré-positionnement dans cette zone stratégique pour la France", a indiqué l'état-major dans un communiqué.

En chemin, le porte-avions fera escale chez plusieurs "pays partenaires", a-t-on précisé dans l'entourage du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. "Aucun engagement dans l'opération française Chammal (en Irak) n'est pour l'instant décidé", a-t-on ajouté de même source.

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Une participation à la campagne de bombardements aériens menée par une coalition internationale d'une trentaine de pays - conduite par les États-Unis - contre l'EI n'est toutefois pas exclue. "Outil militaire stratégique, le GAN est à tout moment en mesure d'adapter et modifier son programme en fonction des évolutions de la crise au Levant et des besoins de la coalition pour répondre rapidement aux décisions des autorités politiques", a souligné l'état-major.

Le Charles-de-Gaulle emporte 12 avions de combat Rafale, neuf Super-Etendards modernisés, un avion de guet Hawkeye et quatre hélicoptères. Il est accompagné de la frégate de défense antiaérienne Chevalier-Paul, d'un sous-marin nucléaire d'attaque et d'un pétrolier ravitailleur.

Le président François Hollande doit donner plus de détails sur ces missions lors de ses voeux aux armées, mercredi 14 janvier, sur le porte-avions qui se trouvera au large de Toulon.

Avec AFP