Pour faire face aux menaces liées au conflit syrien, l'armée libanaise s'organise et cherche à se renforcer, notamment par le biais de stages d'entraînement militaire dirigés par le contingent français de la Finul. Reportage.
Alors que le conflit syrien déborde chaque jour un peu plus chez le voisin libanais, l'armée du pays reste soumise à une pression exceptionnelle. Dans ce contexte, les militaires participent à des stages d'entraînement dirigés par le contingent français de la Force d'intérim des Nations unies au sud Liban (Finul). Côte à côte, comme un seul bloc, les soldats de l'armée libanaise et les soldats français ont participé, le mois dernier, à une formation commando accélérée.
Bien que les exercices n'aient trait qu'à la coopération et le renforcement des capacités de l'armée libanaise et de la Finul, un formateur du contingent libanais explique à France 24 leurs bénéfices au delà du cadre du Sud-Liban.
"L'armée française est bien équipée et entraînée. L'armée libanaise profite donc de cette expérience pour former des unités solides, savoir se défendre contre n'importe quelle attaque, de la part d'ennemis conventionnels mais aussi de terroristes", affirme le caporal Rabih.
Et les menaces sont réelles au pays du Cèdre : au mois d'août, des jihadistes de l'organisation de l'État Islamique (EI) et du Front Al-Nosra, la branche officielle d'Al-Qaïda en Syrie, ont opéré plusieurs incursions en territoire libanais. Durant cinq jours, la ville d'Arsal, au nord-est du pays, a été sous l'emprise du groupe extrémiste avant d'être libérée par l'armée libanaise. Mais en partant, les jihadistes ont pris en otage 30 membres des forces de sécurité. Quatre d'entre eux ont été exécutés, et les autres risquent de subir le même sort.
Mais la communauté internationale a promis de renforcer l'armée libanaise. La France, au premier rang, a finalisé un accord tripartite en décembre. Celui-ci prévoit la livraison de 3 milliards de dollars d'équipements militaires français, payés par l'Arabie saoudite.