La marine italienne a pris, vendredi, le contrôle d’un navire transportant 450 immigrés clandestins dérivant au large de ses côtes. Il s’agit du deuxième cargo abandonné par son équipage en une semaine.
Les autorités italiennes ont pris le contrôle du cargo chargé d’immigrants clandestins qui dérivait à environ 37 kilomètres de Crotone en Calabre. Six garde-côtes ont été déposés sur le cargo par un hélicoptère de l'aéronautique militaire et sont parvenus à prendre le contrôle du navire, abandonné par son équipage, a indiqué vendredi 2 janvier la marine militaire italienne.
Ce navire de 73 mètres de long, l'Ezadeen, est immatriculé au Sierra Leone. C'est la deuxième fois en moins d’une semaine qu’un cargo est abandonné par des passeurs en pleine mer.
L’équipage avait abandonné le navire alors qu’il était à court de carburant. Les garde-côtes qui en ont pris les commandes l’ont dirigé vendredi vers un port italien. "Nous savons qu’il est parti d’un port turc et a été abandonné par son équipage", a dit un porte-parole de la garde-côte, Filippo Marini, dans une interview à la chaîne de télévision SkyTG24.
"Lorsque nous avons demandé au navire ce qu’il faisait, une émigrante a répondu ‘Nous sommes seuls à bord et nous n’avons personne pour nous aider’", a-t-il ajouté.
On ignore pour le moment la nationalité des occupants du navire, à bord duquel se trouvent des femmes et des enfants.
De plus en plus de "cargos fantômes"
Mardi, la marine italienne avait déjà pris le contrôle d'un cargo à la dérive, le Blue Sky M, battant pavillon moldave, transportant plus de 760 clandestins et qui faisait lui aussi route vers les Pouilles.
Sans l'intervention italienne, le navire, abandonné par son équipage avec le moteur bloqué à pleine puissance, serait allé se fracasser sur les rochers du littoral, ont souligné les garde-côtes. "Une hécatombe évitée", ont-ils écrit sur Twitter.
Les passeurs ont changé de tactique ces derniers temps, préférant quitter les navires en cours de traversée, notamment du fait de l’abandon par l’Italie de son opération de secours et de recherche Mare Nostrum, et en raison de l’intensification des combats en Libye, a déclaré à Reuters Carlotta Sami, porte-parole du HCR (Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés).
Les passeurs activent le système de pilotage automatique du navire, dans les eaux internationales, puis prennent la fuite à bord d’un plus petit bateau, a-t-elle expliqué.
Avec AFP et Reuters