Riad Sattouf l'a récemment annoncé sur son compte Twitter, un deuxième volume de "L’Arabe du futur" verra le jour en mai 2015. Ce dessinateur talentueux prolongera ainsi son récit autobiographique basé sur son enfance en Libye et en Syrie.
"L'Arabe du futur" aura été l’un des acteurs principaux du monde de la BD au cours de l’année 2014. Publié en mai dernier par les éditions Allary, cet album signé par Riad Sattouf a connu un important succès en librairie, comme en atteste le rapport annuel de l'Association des critiques et journalistes de bande dessinée. Plus de 150 000 exemplaires ont été tirés cette année, un chiffre très élevé dans le secteur du neuvième art.
Riad Sattouf s'est déjà forgé une place importante sur la scène de la bande-dessinée fancophone, grâce notamment aux aventures de "Pascal Brutal" ou bien à "La vie secrète des jeunes". Il y décryptait avec humour la période de la crise de l’adolescence. Pendant de nombreuses années, ceux qui apprécient son travail ont trouvé ses planches dans les pages de "Charlie Hebdo". Ils peuvent désormais lire chaque semaine "Les cahiers d’Esther" dans "L'Obs".
Ce dessinateur a ressenti le besoin d’aborder d’autres sujets et de raconter ses premières années passées entre la France, la Libye de Mouammar Khadafi et la Syrie de Hafez al-Assad. Né d'un père syrien venu étudier en France et d'une mère bretonne, Riad Sattouf a d’abord grandi à Tripoli à la fin des années 70, où son père, Abdel-Razak Sattouf, avait été nommé professeur. Il a élevé son fils dans le culte des grands dictateurs arabes, symboles de modernité et de puissance virile. En 1984, la famille a déménagé en Syrie et a rejoint le berceau des Sattouf, un petit village près de Homs.
Invité de l’émission "À l’affiche" en mai dernier, Riad Sattouf avait alors expliqué le sens du titre de cet album autobiographique : "La seule chose qu’il voulait, c’était retourner dans le monde arabe et éduquer l’Arabe du futur", expliquait alors ce dessinateur de 36 ans qui a également réalisé plusieurs films.
"J'avais du mal à trouver bon temps et bon angle pour raconter ces années atypiques", confie Riad Sattouf. Il a finalement opté pour un récit candide, celui de l’enfant qu’il était, accompagné d’une voix off qui resitue le contexte politique et social. Et le résultat est un album très riche, sans concession à l’égard de son père et d’autres membres de sa famille.