
Après avoir été menacé par des hackers, Sony Pictures a décidé de diffuser sur des plateformes digitales le film "The Interview". Le studio hollywoodien avait dans un premier temps renoncé à sa sortie en salles, une décision largement critiquée.
Le film de Sony Pictures "The Interview" ("L’interview qui tue !", en français) sera disponible sur les plateformes digitales dès le mercredi 24 décembre, a annoncé le studio hollywoodien, qui s'est associé à Google, YouTube et Microsoft pour diffuser son film, une comédie sur l'assassinat du dictateur nord-coréen Kim Jong-un.
Sony Pictures avait été victime fin novembre d'une vaste cyberattaque et les hackers ont menacé le public si le film venait à sortir en salles. Le studio avait dans un premier temps renoncé à la sortie, prévue le 25 décembre, puis Michael Lynton, le patron de Sony Pictures, a annoncé que le film allait sortir aux États-Unis dans "un nombre limité de salles".
Finalement, "The Interview" sera disponible à la location sur les plateformes Google Play, YouTube Movies, et Xbox Video (Microsoft) pour 5,99 dollars (environ 4,90 euros) et sortira jeudi aux États-Unis dans près de 300 salles indépendantes. C'est la première fois qu'un film sera diffusé en même temps dans les cinémas et sur les plateformes digitales.
"Toucher le plus de monde possible"
"Nous n'avons jamais cessé de chercher à diffuser 'The Interview' le plus largement possible", a déclaré mercredi Michael Lynton, évoquant la défense de la liberté d'expression. Il a également expliqué avoir choisi les plateformes digitales "pour toucher le plus de monde possible le jour de la sortie". Le studio cherche encore de nouveaux partenaires pour diffuser le film.
"Je suis fier que notre combat n'ait pas été en vain et que des cybercriminels n'aient pas pu nous réduire au silence", s'est félicité Michael Lynton.
Google a affiché sur son blog officiel son soutien à Sony, estimant que le géant de la Silicon Valley "ne pouvait pas rester simple spectateur".
Le retrait du film, une première dans l'histoire d'Holllywood, avait valu au studio une volée de critiques. Le président américain Barack Obama l'avait même qualifiée d'"erreur" vendredi dernier, lorsqu'il a annoncé que la Corée du Nord était soupçonnée de se trouver derrière la cyberattaque contre Sony Pictures, le 24 novembre dernier.
La Maison Blanche a réagi mercredi après l'annonce de Sony Pictures. "Comme le président l'avait dit clairement vendredi, nous ne vivons par dans un pays où un dictateur étranger peut commencer à imposer sa censure, ici aux États-Unis. Avec l'annonce d'aujourd'hui, les gens peuvent prendre leurs propres décisions à propos du film, et c'est ainsi que ça doit être", a déclaré Eric Schultz, le porte-parole de la Maison Blanche.
Avec AP et Reuters