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Le vol MH370 abattu par les Américains par peur d’une attaque kamikaze ?

Neuf mois après la disparition mystérieuse du Boeing 777 de Malaysia Airlines, le romancier Marc Dugain a publié dans "Paris Match" une enquête démontrant que les autorités concernées en savent plus qu’elles ne veulent bien le dire.

L’enquête a tous les ingrédients de ces récits d’espionnage qui passionnent les foules. Dans un article de six pages paru dans l’hebdomadaire "Paris Match" daté du 18 décembre, l’écrivain français à succès Marc Dugain revient sur le mystère entourant le Boeing 777 du vol MH370 de Malaysia Airlines, disparu le 8 mars 2014.

Selon l’auteur, un faisceau d’éléments laisserait indiquer que l’appareil, qui transportait 239 passagers, se serait écrasé non loin de Diego Garcia, une île britannique de l’océan Indien abritant un centre de renseignement "sophistiqué" de l’armée américaine. Une thèse que les États-Unis ont toujours rejetée.

Pour son enquête, Marc Dugain, qui dirigea la petite compagnie aérienne Proteus Airlines avant de devenir romancier, a recueilli les témoignages d’habitants de l’archipel voisin des Maldives. Ils affirment avoir vu, ce fameux 8 mars, un avion se dirigeant anormalement vers Diego Garcia. "J’ai vu un avion énorme nous survoler à basse altitude. Il faisait beaucoup de bruit. Il a fait un virage au sud-est et il a continué à la même altitude. J’ai vu des stries rouges et bleues sur une couleur blanche [les couleurs de la compagnie Malaysia Airlines]", rapporte un pêcheur de l’île de Kudahuvadhoo, à l’extrême sud de l’archipel. Plusieurs autres témoins délivrent le même récit, mais les autorités ont toujours refusé de leur accorder du crédit.

Des pirates aériens ? Des hackers ? Un incendie ?

De fait, pour Marc Dugain, l’hypothèse selon laquelle l’avion aurait été détourné par des pirates de l’air ou, encore plus sophistiqué, par des hackers informatiques demeure plausible. En 2006, note l’auteur, Boeing a déposé "un brevet de contrôle à distance, depuis un ordinateur connecté à l’intérieur ou à l’extérieur". Or, avec une telle technologie, "il est théoriquement possible que cet avion ait été détourné par une action sur l’informatique embarquée".

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Autre piste avancé par l’écrivain : un feu survenu dans l’avion qui aurait poussé les membres de l’équipage à désactiver le dispositif et, partant, tous les systèmes de communication avec le sol. Un étrange objet trouvé deux semaines après la disparition de l’appareil au large des Maldives pourrait accréditer cette thèse.

Selon des experts aéronautiques, qui ont pu analyser des photographies de cette découverte avant que des militaires ne les saisissent, il pourrait s’agir d’un extincteur de Boeing 777. "Qu’il ait pu flotter indique évidemment qu’il était vide, donc déclenché automatiquement lors d’un incendie", écrit Marc Dugain. Les autorités en charge des investigations n’ont jamais fait état de cette trouvaille. Elle pourrait en tous cas étayer le scénario selon lequel l’appareil a continué sa trajectoire en raison de la mort par asphyxie de ses pilotes et de tous les passagers. "Il existe deux exemples similaires où des avions ont continué leur route alors que personne n’avait survécu à bord", précise Marc Dugain.

Manque de transparence

Reste que, pour le romancier-enquêteur, les raisons qui ont amené l’avion à dévier sa trajectoire importent moins que la direction empruntée. Si, comme il le suppose, le Boeing 777 se dirigeait vers Diego Garcia, cela ouvrirait plusieurs pistes, dont celui d’une destruction ordonnée par l’armée américaine qui aurait craint, en voyant le Boeing se diriger vers sa base de Diego Garcia, une attaque de type 11-Septembre.

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Neuf mois après la tragédie, l’auteur s’étonne en effet du peu d’empressement des enquêteurs à aller chercher des réponses de ce côté de l’océan Indien. Selon lui, les investigations menées jusqu’à aujourd’hui se sont toujours contentées de suivre les seules indications délivrées par Immarsat, une société de satellites britannique réputée très proche des services de renseignements.

Selon Marc Dugain, la déconsidération, voire la confiscation, de certaines découvertes, ainsi que l’incapacité des services de renseignement pourtant dotés de technologies très avancées à détecter un appareil de 63 mètres de long, témoignent d’un certain manque de transparence.

"Le fait que les autorités aient ignoré ces indices laisse penser qu’elles en savent beaucoup plus qu’elles ne veulent bien le dire", affirme-t-il. Avant de conclure : "Quelqu’un sait, c’est la seule conviction qui ressort de cette enquête."