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Trois hauts dirigeants de l’EI tués dans des raids ces dernières semaines

Trois hauts dirigeants de l'EI ont été tués ces dernières semaines dans des frappes américaines, selon le chef d'état-major interarmées américain. Par ailleurs, selon les autorités kurdes irakiennes, les peshmerga ont levé le siège du Mont Sinjar.

Trois hauts dirigeants de l’organisation de l’État islamique (EI) ont été tués ces dernières semaines dans des frappes aériennes américaines, selon le général Martin Dempsey, chef d'état-major interarmées américain, qui a dévoilé cette information dans une interview publiée jeudi 18 décembre par le "Wall Street Journal". "Ce sont des cibles de grande importance, des hauts responsables", a précisé le plus haut gradé américain.

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Selon un responsable américain parlant sous couvert d'anonymat, il s'agit notamment de Haji Moutazz, Abou Muslim al-Tourkmani de son nom complet, considéré comme l'adjoint pour l'Irak du chef de l'organisation de l’État islamique (EI) Abou Bakr al-Baghdadi. Le responsable a également cité Adb al-Basset (Inad Allah Moulla Gaidh). "Moutazz et Basset étaient considérés comme des dirigeants de haut niveau de l'État islamique", a indiqué ce responsable.

Ces morts sont "le résultat d'une série de frappes aériennes conduites ce mois-ci sur plusieurs jours", a précisé un autre responsable américain à l’AFP, sous le couvert de l'anonymat. La coalition a intensifié son offensive contre les jihadistes de l'EI, notamment depuis le début de la semaine, avec plus de soixante raids aériens dans le nord de l'Irak. Le calife autoproclamé de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, ne fait pas partie des victimes, a encore précisé ce responsable.

Le siège du Mont Sinjar brisé

Par ailleurs, les combattants kurdes, grâce à l'appui massif de la coalition internationale menée par Washington, ont repris une centaine de kilomètres carrés aux jihadistes de l’EI en Irak, a également annoncé jeudi un responsable du Pentagone, le général James Terry.

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Les dizaines de frappes aériennes opérées ces derniers jours "ont permis à ces soldats (kurdes) de manœuvrer et de reprendre une centaine de kilomètres carrés de terrain" près de Sinjar, dans le nord-ouest du pays, près de la frontière syrienne, a-t-il déclaré.

L’information a aussi été confirmée par Masrour Barzani, le président du conseil de sécurité de la région autonome du Kurdistan. Selon lui, les jihadistes défaits au Mont Sinjar ont fui en masse vers leurs fiefs du nord du pays, comme Tal-Afar et Mossoul, des régions proches du Kurdistan.

Des corps de jihadistes mutilés

Un commandant des peshmerga, Mohamed Kojar, a indiqué à l'AFP que ces troupes avaient sécurisé une route qui permettrait aux gens de quitter vendredi la montagne par le nord-est, brisant de fait le siège mis en place par les jihadistes. C'est la prise par l'EI de la ville de Sinjar en août, et l'exode dramatique des yazidis considérés comme hérétiques et donc persécutés par l’EI autour de Sinjar, qui avait conduit les Américains à entamer ce même mois une campagne de bombardements aériens.

Pourtant, malgré les déclarations kurdes, un chef yazidi a indiqué ne voir aucun signe de déploiement militaire sur le Mont Sinjar.

Des images diffusées par le gouvernement autonome du Kurdistan irakien ont montré les carcasses calcinées de véhicules de l'EI et le drapeau noir des jihadistes flottant sur des positions abandonnées.

Avant l'annonce de la fin du siège du Mont Sinjar, les peshmerga avaient indiqué avoir repris huit villages depuis le début de leur offensive, lancée depuis Rabia, près de la frontière syrienne, et Zoumar sur les rives du lac de Mossoul. Un journaliste de l'AFP sur place a vu des corps mutilés de jihadistes que les peshmerga avaient recouverts de sable pour masquer leur puanteur.

Avec AFP et Reuters