L'ex-maire de La Faute-sur-Mer et son adjointe à l'urbanisme ont été condamnés réciproquement à quatre et deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel des Sables-d'Olonne. Lors de la tempête Xynthia en 2010, 29 personnes ont trouvé la mort.
L'ancien maire de La Faute-sur-Mer en Vendée, René Marratier, et son ex-adjointe à l'urbanisme, Françoise Babin, ont été condamnés, vendredi 12 décembre, à respectivement quatre et deux ans de prison ferme. Ils étaient jugés pour la mort de 29 personnes lors du passage de la tempête Xynthia en 2010. Françoise Babin a également été condamnée à 75 000 euros d’amende.
Le tribunal correctionnel des Sables-d'Olonne a estimé que les anciens élus connaissaient parfaitement les risques d'inondation dans la station balnéaire, mais les avaient "intentionnellement occultés" pour "ne pas entraver la manne" que représentait l'urbanisation.
Le tribunal a évoqué dans cette affaire "un manque de sérieux et de rigueur professionnelle" de la part des services décentralisés de l'État, mais pas une faute caractérisée. Et de préciser qu'au final "l'État ne pouvait pas se substituer au maire de La Faute-sur-Mer".
Des peines plus lourdes que les réquisitions
La plupart des victimes de la tempête avaient péri, noyées dans des maisons de plain-pied, qui auraient dû comporter un étage, en raison du risque de submersion de la digue censée protéger leurs habitations.
Les peines prononcées sont donc supérieures à celles demandées par le procureur de la République Gilbert Lafaye. Mercredi 15 octobre, il avait requis quatre ans d’emprisonnement dont trois ferme et 30 000 euros d’amende contre René Marratier et trois ans dont deux ferme et 50 000 euros d’amende contre Françoise Babin.
René Marratier a expliqué qu’il ferait appel de cette décision, s'estimant "très atterré" par sa condamnation injuste. L’ancien maire estime être le "lampiste, bouc-émissaire de la situation".
"C'est un procès en sorcellerie qui est fait, qui ne correspond pas à la réalité des faits", a de son côté déclaré Me Didier Seban, l'un de ses avocats, ajoutant que c'est une "décision déraisonnable".
Deux sociétés de BTP locales ont en outre été poursuivies comme personnes morales : l'une a été relaxée, l'autre a été condamnée à 30 000 euros d'amende.
Avec AFP et Reuters