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Sonde Rosetta : l'eau de la Terre provient des astéroïdes et non des comètes

Les premiers résultats des mesures de la sonde Rosetta, qui est en orbite autour de la comète "Tchouri", remettent en cause la théorie longtemps admise selon laquelle l'eau terrestre proviendrait des comètes.

L'eau de la Terre provient d'astéroïdes, qui ont frappé notre planète il y a 3,9 milliards d'années. Tels sont les premiers résultats des mesures faites par la sonde européenne Rosetta, qui est en orbite autour de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, dite "Tchouri". Cela remet en cause la théorie longtemps admise selon laquelle l'eau de la Terre proviendrait des comètes.

"Nous devons conclure que l'eau terrestre a été plus probablement apportée par des astéroïdes que par des comètes", a expliqué lors d'une conférence de presse Kathrin Altwegg de l'Université suisse de Berne, principale auteur d’une étude publiée mercredi par la revue "Science".

À l'aide d'un spectromètre, les chercheurs ont déterminé que la signature atomique des molécules d'eau captées à proximité de Tchourioumov était très différente de celle se trouvant sur la Terre.

Les comètes sont riches en eau, ce qui n'est pas le cas des astéroïdes dont certains en sont même dépourvus. Mais, explique à l'AFP Francis Rocard, responsable du programme Rosetta au Centre national d'études spatiales, on a recensé à ce jour beaucoup plus d'astéroïdes que de comètes.

"À mon avis, ce résultat de Rosetta ne bouleverse pas les choses mais les rend un peu plus complexes qu'on ne le pensait, tout en renforçant l'hypothèse des astéroïdes" comme source de l'eau terrestre, estime-t-il.

"Philae a foré dans le vide"

Hormis l'origine de l'eau terrestre, le grand objectif de la mission Rosetta est de déterminer la composition du noyau de la comète Tchourioumov, souligne Francis Rocard, responsable du programme Rosetta au Centre national d'études spatiales.

"La composition de ce matériau cométaire n'est pas aujourd'hui connue. On pense qu'il s'agit d'un matériau organique", affirme-t-il.

"Le robot Philae a malheureusement foré dans le vide et il va falloir attendre le printemps pour qu'il puisse recharger ses batteries et compléter sa mission arrêtée le 15 novembre", à savoir prélever des échantillons du noyau pour en analyser la composition, a rappelé le chercheur.

Mais Rosetta a déjà pu collecter des milliers de grains solides provenant de la comète dont les tailles varient de 10 à 400 microns (un micron étant égal à 0,001 millimètre), a-t-il ajouté et les résultats de ces analyses devraient donner prochainement lieu à des publications scientifiques très attendues.

Les comètes, objets les plus primitifs du système solaire riches en carbone, ont pu apporter des molécules sur notre planète ayant contribué à l'émergence de la vie, estiment les scientifiques. Ils relèvent que le carbone est la charpente de base de la vie.

Philae a atterri le 12 novembre sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko, rebondissant avant de se stabiliser à la surface sur une pente, coincé contre une espèce de falaise, une de ses trois pattes ne touchant pas le sol.

Avec AFP