
Le "Baiser de l'hôtel de ville" capturé par le photographe Robert Doisneau, et réinterprété à l'occasion des dix ans des attentats de Paris en 2015. © Chappatte, Cartooning for peace
Elles sont devenues un symbole des attentats du 13-Novembre. Hier, les Français se sont recueillis devant les terrasses des cafés et bars du XIe arrondissement où les terroristes avaient fait 130 morts et plus de 400 blessés en 2015.
Pour commémorer les dix ans des attentats, le chef de l'Etat Emmanuel Macron, accompagné de nombreuses personnalités politiques et culturelles, a arpenté les lieux de l'attaque, du Stade de France au Bataclan, rendant hommage aux victimes, mais aussi aux forces de l'ordres, aux pompiers, ou aux anonymes qui sont intervenus cette nuit-là pour sauver des vies.
En 1950, le photographe français Robert Doisneau avait immortalisé un jeune couple s'embrassant à côté d'une terrasse de l'hôtel de ville à Paris. A travers ce cliché en noir blanc et blanc, le photographe avait voulu capturer le romantisme de la capitale française. Tombée dans l'oubli pendant près de 30 ans, la photographie est depuis devenue célèbre. "C'est le symbole d'un moment heureux", avait expliqué Robert Doisneau. C'est cette légèreté que les terroristes de Daech avaient voulu briser le 13-Novembre 2015, ce que n'a pas oublié de rappeler Emmanuel Macron lors de son discours sur la place Saint-Gervais : "Ils voulaient nous paralyser par la peur, ils ont décuplé notre vigilance, l’amour de nos valeurs, notre appétit de vivre".
Dans son dessin, l'artiste Chappatte s'est inspiré du "Baiser de l'hôtel de ville" et y ajouté un terroriste du 13-Novembre attaquant le jeune couple. L'assaillant y est coloré, marquant le contraste avec le reste du dessin.
Né en 1967 à Karachi, Pakistan, d’un père suisse et d’une mère libanaise, Patrick Chappatte est caricaturiste et bédéiste-reporter. Après des débuts dans la presse suisse, il s’installe quelques années à New York où il collabore au New York Times et Newsweek. Il vit et travaille entre Genève et Los Angeles.
Il signe chaque semaine des dessins à la Une du quotidien genevois Le Temps, dessine pour The International New York Times, Neue Zürcher Zeitung et contribue également à Yahoo! France. Ses dessins sont repris dans la presse internationale.
En 2012, il devient le premier non-américain à recevoir le Prix Thomas Nast décerné par l’Overseas Press Club of America. Il a co-fondé avec Plantu la Fondation suisse Cartooning for Peace, qui décerne tous les deux ans un Prix international saluant le courage d’un(e) dessinateur/trice.
Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l'universalité du dessin de presse, la liberté d'expression, les droits humains et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.
