Le Qatar s’est rangé derrière les autres monarchies du Golfe pour soutenir le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, alors même qu'il avait auparavant affiché son soutien aux Frères musulmans.
Le Qatar s'est rallié, mardi 9 décembre, aux cinq autres monarchies du Golfe pour soutenir le pouvoir égyptien d'Abdel Fattah al-Sissi, mettant fin à une brouille provoquée par son appui initial aux Frères musulmans. Cette volte-face de Doha augure d'un rapprochement de l'émirat avec le Caire.
Cette nouvelle position du Qatar a été annoncée au terme du sommet annuel à Doha du Conseil de coopération du Golfe (CCG : Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar).
À cette occasion, les leaders du CCG ont proclamé "leur plein soutien à l'Égypte" et leur "appui au programme (politique) du président Sissi", dans leur communiqué final. Ils se sont par ailleurs engagés à aider l'Égypte à assurer "sa stabilité et sa prospérité" et ont salué son rôle dans la région.
L'émir du Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, a lui émis l'espoir que le sommet marque "un nouveau départ dans les relations" entre les pays du Golfe. Il ne faut pas laisser des "désaccords politiques" se transformer en "divergences", a-t-il dit, ajoutant que la priorité était "d'affronter et d'éradiquer les racines du terrorisme".
La crise entre le Qatar et l'Égypte a été ces derniers mois au cœur des divisions sans précédent au sein du CCG, créé en 1981. Doha soutenait les Frères musulmans, dont est issu le président Mohamed Morsi destitué en juillet 2013 par Abdel Fattah al-Sissi, alors chef de l'armée.
En mars dernier, la crise a connu un nouveau palier avec le rappel des ambassadeurs saoudien, émirati et bahreïni en poste à Doha. Riyad, Abou Dhabi et Manama avaient alors accusé le Qatar de déstabiliser la région par son soutien aux Frères musulmans et d'accorder l'asile à des opposants islamistes hostiles à leurs régimes. Un début de réconciliation avait été scellé en novembre en Arabie saoudite et s'était concrétisé par l'annonce du retour des trois ambassadeurs à Doha.
Avec AFP