L'offensive lancée contre les Taliban se poursuit dans la vallée de Swat (nord-ouest). Mais alors que le Premier ministre a ordonné aux militaires d'"éliminer les terroristes", des ONG craignent une crise humanitaire dans la région.
Alors que l’offensive militaire contre les Taliban dans la region de Swat se poursuit, le Premier ministre pakistanais, Youssouf Raza Gilani, a ordonné à l’armée d'"éliminer les terroristes". Les autorités ont également imposé un couvre-feu à durée indéterminée sur une partie du territoire afin de faciliter le déploiement des troupes, a affirmé un haut gradé à l’AFP.
"Afin de restaurer l’honneur et la dignité de notre patrie, et pour protéger notre peuple, les forces armées ont été appelées à éliminer les militants et les terroristes", a affirmé le Premier ministre au lendemain de l'arrivée, mercredi, du président pakistanais Asif Ali Zardari à Washington, où il a rejoint ses homologues afghans et américains pour des discussions sur les troubles qui agitent la région.
Jeudi, au deuxième jour de l'opération militaire contre les Taliban de Swat, l'offensive de l’armée pakistanaise semblait déjà prendre de l'ampleur. Des hélicoptères de combat et des avions de chasse ont pilonné plusieurs zones du district. De leur côté, les Taliban ont continué à s'en prendre à la police, assiégeant un commissariat à Matta, dans le sud de Swat.
Crise humanitaire
Mercredi, les combats ont fait 47 morts dans les rangs de l'insurrection tandis que 15 hommes des forces de sécurité ont été tués. Les civils n'ont pas été épargnés puisque 35 d'entre eux ont été tués. L'armée n'a pas confirmé les pertes civiles mais a cependant reconnu qu'il y avait eu des dommages collatéraux.
Malgré l'offensive, les autorités pakistanaises refusent de considérer que l'accord de paix passé avec les Taliban en février est désormais rompu. "Si les Taliban déposent les armes, alors l'accord sera sauvé", a d'ailleurs déclaré à FRANCE 24 le porte-parole du ministère afghan des Affaires étrangères.
Les habitants de Swat continuaient à fuir, jeudi, à la faveur d'un assouplissement du couvre-feu jusqu'à 18 heures. Et désormais, les ONG craignent une véritable crise humanitaire. Dans un communiqué, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a d'ailleurs indiqué qu'il se préparait à fournir de la nourriture et des produits de première nécessité à 120 000 déplacés.