
Les autorités de New Delhi ont interdit lundi à la société de voiturage Uber d'opérer dans la capitale indienne après le viol présumé d'une passagère de 25 ans par un chauffeur.
Le département des Transports de la capitale "interdit toutes les activités de services de transport par Uber.com avec effet immédiat" a annoncé lundi 7 décembre la ville de New Delhi. La compagnie ne pourra fournir d'offre de transport dans le futur, selon le communiqué des autorités de la capitale de l'Inde.
Une jeune femme de 25 ans affirme avoir été violée, vendredi soir, par celui qu'elle avait appelé via l'application "UberPop" pour rentrer chez elle après une soirée dans le sud de New Delhi. Cette application permet de commander un véhicule avec
chauffeur depuis son smartphone.
Le suspect l'a ensuite conduite chez elle en la menaçant si elle racontait ce qui venait de se passer, a-t-elle affirmé à la police, mais elle a pu prendre une photo de la voiture et noter le numéro d'immatriculation.
Le chauffeur déjà accusé de viol
Le suspect a été arrêté dimanche dans une ville de l'État de l'Uttar Pradesh, à 150 km au sud de New Delhi, après d'intenses recherches de la police pendant le week-end. Selon les médias indiens, ce chauffeur de 32 ans avait été accusé de viol en 2011 avant d'être acquitté un an plus tard.
Dès dimanche, un responsable policier avait critiqué l'attitude d'Uber, indiquant que les premiers éléments de l'enquête montrent qu'aucun GPS n'avait été installé dans la voiture et qu'aucun élément n'avait été demandé sur le passé du chauffeur par la compagnie.
"Nos premières vérifications montrent des lacunes de la part de la société privée de voiturage qui n'a pas installé de GPS dans ses taxis et n'a pas contrôlé son personnel", a expliiqué ce responsable, Deepak Mishra.
Tensions en Inde entre taxis et Uber
Uber a de son côté assuré avoir respecté la réglementation en vigueur à New Dehi, assurant que la vérification du passé du chauffeur "ne figure pas dans les programmes de transport commercial agrémenté", selon un communiqué de son directeur général Travis Kalanick.
"Ce qui s'est passé pendant le week-end à New Delhi est horrible. Nos pensées vont à la victime de ce crime affreux" a-t-il déclaré en ajoutant qu’Uber travaillait de concert avec la police indienne pour faire la lumière sur cette affaire.
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Cet incident survient alors qu'Uber, dont l'expansion suscite de fortes tensions avec les taxis traditionnels, cherche à se développer en Inde en recrutant de jeunes chauffeurs dans les grandes villes, tout en insistant sur la sécurité offerte par ses services.
Ce crime intervient en outre pratiquement deux ans après un viol en réunion d'une étudiante dans un bus à New Delhi, décédée de ses blessures, qui avait suscité une vague d'indignation dans tout le pays.
L’interdiction dans la capitale indienne porte un sévère coup à la réputation d'Uber. Cette société créée en 2009, qui met met en contact clients et chauffeurs via une application sur smartphone, a fondé une partie de son marketing sur la sécurité.
Uber a déjà été interdit d'exercer en Allemagne au mois de septembre, accusé de concurrence déloyale. En France, le débat autour de véhicules de tourisme avec chauffeurs (VTC) avait entraîné des blocages et violences de la part de chauffeurs de taxis mécontents.
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Avec AFP