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Colère et violences au Liban après l'exécution d'un policier par le Front al-Nosra

Après l'annonce de l'exécution d'Ali al-Bazzal par le Front al-Nosra, des familles de soldats et policiers enlevés ont coupé des routes dans plusieurs villes du Liban. Des civils armés se sont également déployés dans des villages.

Des familles de soldats et policiers libanais enlevés par le Front al-Nosra ont coupé, samedi 6 décembre, des routes à Beyrouth et dans d'autres villes du Liban, exigeant du gouvernement qu'il empêche d'autres exécutions après l'assassinat d'un otage.

Le Front al-Nosra avait annoncé, vendredi 5 décembre dans un communiqué, avoir mis à mort le policier libanais Ali al-Bazzal. L'organisation jihadiste, branche d'Al-Qaïda en Syrie, affirme avoir agi en représailles après l'arrestation d'épouses et d'enfants de membres du groupe par l'armée libanaise.

Après l'annonce de l'exécution d'Ali al-Bazzal, des hommes armés se sont déployés dans des villages chiites de la Békaa (est), dont celui de Bazzalié d'où est originaire le policier tué.

Ils ont, selon une source de sécurité, arrêté des voitures et enlevé des habitants sunnites de la région. Un jeune Syrien a également été blessé par balles, selon cette source qui avait dans un premier temps indiqué qu'il était mort.

Des notables de Bazzalié et des parents d'Ali al-Bazzal ont, dans une conférence de presse, demandé au gouvernement de "procéder immédiatement à l'exécution des terroristes [...] détenus dans les prisons libanaises".

Vingt-cinq soldats et policiers libanais toujours captifs

En août, des jihadistes de l'organisation de l'État islamique (EI) et d'al-Nosra avaient attaqué les forces libanaises dans le village d'Arsal, frontalier de la Syrie, tuant 20 soldats et 16 civils. Les jihadistes, qui avaient eux-mêmes perdu des dizaines d'hommes, avaient fini par se retirer dans les montagnes proches emmenant avec eux une trentaine de soldats et policiers.

Actuellement, 25 soldats et policiers libanais restent aux mains des jihadistes qui réclament la libération d'islamistes retenus dans des prisons libanaises.

Dans un texte publié vendredi sur l'un de ses comptes Twitter, Al-Nosra affirme que "l'exécution d'Ali al-Bazzal est la réponse minimale" aux "actions lâches" de l'armée libanaise, qui a arrêté "des femmes et des enfants" et menace d'exécuter "un autre prisonnier si les femmes n'étaient pas relâchées".

Samedi, le frère d'un soldat enlevé, Ibrahim al-Moughait, a d'ailleurs affirmé avoir reçu un appel téléphonique de l'EI menaçant de tuer son frère.

Avec AFP et Reuters