logo

Vidéo : nuit de colère à New York après la relaxe d’un policier

Des manifestations ont éclaté mercredi soir à New York après la décision d’un grand jury de ne pas inculper le policier blanc impliqué le 17 juillet dernier dans la mort d’Eric Garner, un père de famille noir.

D’importantes manifestations ont éclaté mercredi soir aux États-Unis, dans plusieurs quartiers de New-York ainsi qu’à Washington, à la suite de la décision d’un grand jury de ne pas inculper un policier blanc impliqué dans la mort d’Eric Garner, un père de famille noir de 43 ans, le 17 juillet 2014.

Dix jours après la décision de justice qui avait blanchi le policier responsable de la mort de Mickael Brown à Ferguson, dans le Missouri, cet événement a provoqué une vague de colère. D’importantes forces de police avaient d’ailleurs été déployées à New York pour éviter tout incident.

>> À voir sur France 24 :" L’affaire Ferguson, triste miroir de la société américaine ?"

Plusieurs quartiers de la ville ont été pris d’assaut par les manifestants. Des protestataires ont été arrêtés près du Rockefeller Center, alors qu’ils cherchaient à s’asseoir sur la chaussée. Times Square, Union Square, Columbus Circle, Harlem, ou encore Staten Island, où Eric Garner est mort, ont été occupés par des dizaines ou des centaines de personnes selon les endroits.

Les manifestants du Rockefeller Center portaient des panneaux "Ferguson est partout", "La brutalité de la police et les meurtres doivent s'arrêter", ou encore "La vie des Noirs compte". Certains, comme à Grand Central, scandaient "Je ne peux pas respirer", les derniers mots d'Eric Garner.

Eric Garner était soupçonné de vente illégale de cigarettes. Le 17 juillet 2014, il est arrêté par la police. Une vidéo amateur prise à ce moment là montre que l’un des policiers, Daniel Pantaleo, le prend par le cou et le jette à terre. Obèse et asthmatique, Eric Garner se plaint plusieurs fois de ne plus pouvoir respirer avant de perdre connaissance. Il a été déclaré mort peu après et le médecin légiste avait conclu à un homicide.

Ouverture d’une enquête fédérale

Même si le policier ne sera pas poursuivi localement, le ministre américain de la Justice, Eric Holder, a annoncé mercredi soir qu’une enquête fédérale serait ouverte sur une éventuelle violation des droits civiques d'Eric Garner.

Le maire de New York, Bill de Blasio, dont l’épouse est noire, a fait part de son émotion après l’annonce de la décision de justice. "C'est un jour très émouvant, très douloureux pour la ville", a-t-il déclaré, estimant qu'il fallait "trouver une façon d'aller de l'avant".

Il a cependant appelé les manifestants à protester "de manière pacifique", et les a incités à "travailler pour que ça change".

Les 23 citoyens américains du grand jury qui a rendu sa décision sur le cas de la mort d’Eric Garner avaient commencé à se réunir en septembre. Le procureur de Staten Island, Daniel Donovan, a indiqué qu’ils avaient "trouvé qu'il n'y avait pas de cause raisonnable de voter pour une inculpation" de Daniel Pantaleo "après délibération sur les éléments de l'enquête qui [leur] a été présentée".

Daniel Pantaleo, 29 ans, a, lui, expliqué dans un communiqué qu’il n’avait pas l’intention de faire du mal à qui que ce soit. "Je me sens très mal par rapport à la mort de M. Garner (...) et j'espère que (sa famille) acceptera mes condoléances personnelles pour leur perte", a-t-il déclaré.

Mercredi, quelques heures avant le début des manifestations, les autorités avaient lancé un programme équipant les policiers de mini-caméras "pour améliorer la confiance entre la police et les communautés" mais aussi, identifier les auteurs de débordements et d‘actes de vandalisme.

"Les gens ont le droit de manifester, de protester. Mais s'ils s'engagent dans des activités criminelles, telles que le vandalisme, ils seront arrêtés, tout simplement", avait déclaré Bill Bratton, le chef de la police de New York.

Avec AFP