logo

Décès de l'ancien ministre français Jacques Barrot

Jacques Barrot, ancien ministre centriste de Valéry Giscard d'Estaing et de Jacques Chirac, puis vice-président de la Commission européenne de 2004 à 2009, est mort mercredi à l'âge de 77 ans. François Hollande a salué un "Européen engagé".

L'ex-ministre centriste, Jacques Barrot, figure de la démocratie chrétienne et européen convaincu, est mort mercredi 3 décembre. Ce vétéran de la politique française est décédé des suites d'un malaise survenu dans le métro, à la station Sablons, à Neuilly-sur-Seine, selon le journal "Le Monde" citant une source policière.

Cette personnalité du centre-droit avait occupé plusieurs fonctions ministérielles, dont celles de ministre du Commerce, de la Santé et du Travail, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing puis de Jacques Chirac.

Profondément attaché à sa commune d'Yssingeaux où il est né en 1937, il a été élu député de Haute-Loire en 1967 après la mort de son père Noël Barrot, résistant démocrate chrétien, décédé en cours de mandat, devenant ainsi le plus jeune député de l’Hémicycle.

De 2002 à 2004, juste avant de quitter les bancs de l’Assemblée nationale pour rejoindre ceux de la commission européenne, Jacques Barrot avait été président du groupe UMP à l’Assemblée nationale. Il avait avant cela été l’un des artisans du rapprochement entre l’UDF, son parti, et l’UMP.

Jacques Barrot était également un militant européen convaincu. Il a été commissaire européen, chargé successivement de la politique régionnale, des transports puis de la justice et fut vice-président de la Commission de 2004 à 2009. En 2010, l’ancien député est nommé au Conseil constitutionnel où il siégeait toujours.

"Dépasser les clivages partisans"

L'Élysée a salué un homme qui " a toujours fait preuve d’une volonté de dépasser les clivages partisans tout en étant fidèle à sa famille politique". "Au-delà de tout, Jacques Barrot était un Européen engagé qui a travaillé sans relâche à promouvoir l’idée d’une solidarité à l’échelle du continent", écrit le président de la République François Hollande dans un communiqué.

Le Premier ministre, Manuel Valls, a rendu hommage à "un homme de conviction, qui a incarné les valeurs de dialogue, d'ouverture, d'humanisme de la démocratie chrétienne".

>> À voir sur le site de l'INA : la réaction de Jacques Barrot le soir du premier tour de la présidentielle de 2002

Le 21 avril 2002, au soir de l’accession au second tour de l’élection présidentielle de Jacques Chirac et de Jean-Marie Le Pen, la réaction de Jacques Barrot, filmé alors qu’il prenait connaisance en direct des résultats, avait frappé les esprits. Ému, abasourdi, l’élu de Haute-Loire n’avait pu retenir ses larmes.

À ses côtés, on reconnaît le tout jeune Laurent Wauquiez, qui était alors son suppléant à l’Assemblée nationale. Lorsque Jacques Barrot lui cède la place en 2004, Wauquiez devient à son tour le benjamin du Palais-Bourbon. Sur Twitter, l’ancien vice-président de l’UMP et toujours député de Haute-Loire n’a pas manqué de rendre hommage à "un grand serviteur de la France et de l'Europe". "Un grand monsieur nous quitte et je n'oublie pas ce que je lui dois",a-t-il ajouté.

Avec AFP et Reuters.