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Vidéo : près de Paris, l’exposition "Exhibit B" perturbée par des manifestants

Des manifestants ont bloqué jeudi soir l'accès au théâtre Gérard-Philippe de Saint-Denis pour empêcher la tenue de l'exposition de l'artiste Brett Bailey ,"Exhibit B", tableaux vivants de Noirs tels qu'on les exposait dans les foires.

Des manifestants ont réussi à obtenir jeudi 27 novembre l’annulation de la première d’Exibit B, l'exposition de l’artiste sud-africain Brett Bailey. Présenté initialement jusqu'au 30 novembre au théâtre Gérard-Philippe (TGP) de Saint-Denis, dans la banlieue parisienne, ce spectacle a été perturbé par une centaine de protestataires. Après avoir fait voler en éclats la vitre de l’établissement et renversé quelques barrières, ils ont ensuite tenté d’envahir la salle.

"Malgré la pression des manifestants, deux représentations ont eu lieu (le public entre toutes les 20 mn). Ensuite, devant l’empêchement du public à accéder au théâtre, les suivantes n’ont pu avoir lieu ", ont regretté auprès de l'AFP Jean Bellorini, le directeur du TGP, et José-Manuel Gonçalvès, directeur du Centquatre, qui accueillera prochainement l'installation.

Cette pièce, composée d’une série de 12 tableaux vivants, évoquent, pour mieux les critiquer, les zoos humains au temps des colonies. Selon ses détracteurs, ce spectacle est perçu comme humiliant. "C’est un spectacle qui se fait de l’argent sur la mémoire de nos grands-parents. Les nouveaux noirs disent non !", a dénoncé un des protestataires auprès de France24.

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Un sujet sensible

"Exhibit B" a déjà été présentée en France, l'année dernière, sans créer de polémique. Mais depuis qu'à Londres, des associations ont obtenu son annulation au mois de septembre, cette création déchaîne les passions. Pour les organisateurs de cette exposition, il s’agit d’un profond malentendu.

"Je comprends la douleur de certaines personnes parce que cette blessure saigne. Mais une proposition artistique reste une proposition. Quand je lis un livre qui m’insupporte, j’arrête de le lire mais je ne veux pas le brûler", s’est justifié Jean Bellorini.

En France, une pétition qui réclame l'annulation pure et simple du spectacle a déjà recueilli quelque 20 000 signatures sur Internet. Mais le ministère de la Culture ainsi que des associations antiracistes comme la Mrap ou la Licra soutiennent la pièce au nom de la liberté d'expression.