
Le président du Conseil représentatif des institutions juives des France (Crif), Yonathan Arfi, le 9 janvier 2025 à Paris. © Thomas Samson, AFP
"La relation entre la France et Israël (...) mérite mieux que de vaines polémiques", a commenté, mercredi 20 août, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) après une charge de Benjamin Netanyahu qui a accusé Emmanuel Macron de nourrir la haine contre les juifs avec son intention de reconnaître l'État palestinien.
"La lutte contre l'antisémitisme est un sujet trop essentiel pour devenir l'objet d'un différend diplomatique, alors que cette haine, devenue une menace mondiale, n'épargne aujourd'hui ni l'Europe ni les États-Unis", a ajouté le président du (Crif) Yonathan Arfi sur X.
"Le combat contre l'antisémitisme doit rassembler"
Dans un courrier officiel adressé au président français, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a accusé ce dernier "d'alimenter le feu antisémite" en France en appelant à la reconnaissance internationale de l'État de Palestine.
"Je suis préoccupé par la montée alarmante de l'antisémitisme en France et par le manque d'actions décisives de votre gouvernement pour y faire face. Ces dernières années, l'antisémitisme a ravagé les villes françaises", écrit Benjamin Netanyahu qui affirme qu'il a encore augmenté depuis la décision française sur l'État palestinien.
Cette analyse "est erronée, abjecte et ne demeurera pas sans réponse", a répliqué la présidence française.
Face à cette nouvelle polémique entre les deux pays, le représentant du Crif a rappelé, mercredi, que "dans un contexte marqué par la hausse des actes antisémites", les institutions juives ont établi un "dialogue régulier avec les pouvoirs publics concernant la lutte contre l'antisémitisme depuis une vingtaine d'années".
Entre janvier et mai 2025, un total de 504 actes antisémites ont été recensés (dont 323 atteintes aux personnes), selon les derniers chiffres fournis par le ministère de l'Intérieur. C'est une baisse de 24 % sur un an, mais un doublement (+134 %) par rapport à la même période de 2013.
Le Crif rappelle également "sa désapprobation du projet de reconnaissance d'un État palestinien par la France et son inquiétude de la manière dont cette annonce galvanise les agitateurs de LFI et les prêcheurs de haine antisémite qui les entourent". "Le combat contre l'antisémitisme doit rassembler et non diviser", a affirmé Yonathan Arfi.
Avec AFP