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Ebola : Hollande, premier dirigeant occidental à se rendre en Guinée

François Hollande est arrivé vendredi en Guinée, l’un des pays les plus touchés par Ebola. Sur place, il doit notamment faire le point sur le dispositif français de lutte contre le virus.

François Hollande s'est rendu en Guinée vendredi 28 novembre afin de faire le point sur le dispositif français pour lutter contre le virus Ebola, qui aurait déjà fait plus de 5 459 morts au 21 novembre selon l’OMS en Guinée, au Sierra Leone et au Libéria. Il se rendra le lendenain au sommet la francophonie, à Dakar.

Il s’agit de la première visite d’un président français depuis 1999. François Hollande est aussi le premier dirigeant occidental à se rendre dans un des pays où l’épidémie continue de flamber, un an après son apparition. Par sa visite, il souhaite délivrer "un message de solidarité" à la Guinée, dont l'économie est fortement affectée par la propagation d'Ebola qui s'est encore intensifiée en octobre.

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Ce déplacement a lieu alors que la mise en place du dispositif français de lutte contre le virus Ebola est en cours de finalisation. Un centre de soins existe déjà à Macenta, en Guinée forestière, au nord-ouest du pays, et trois autres établissements doivent être opérationnels d’ici mi-décembre dans la région.

Pour lutter contre la propagation du virus, la France met également au point un test de dépistage permettant de le détecter en quelques minutes, contre 6 heures actuellement.

Outre des entretiens avec le président guinéen, Alpha Condé, le président français visitera un laboratoire de l'Institut Pasteur et participera à une table ronde. Un diplomate français souligne par ailleurs que sa visite est aussi destinée à renforcer les liens entre les deux pays qui ont connu une relation "assez agitée" depuis l’indépendance de la Guinée en 1958.

"Le contexte a changé"

La dernière visite en date d’un président français remonte à Jacques Chirac en 1999 et était intervenue dans un contexte politique tendu, l'actuel président Alpha Condé, opposant historique au régime de Sékou Touré, étant à l'époque emprisonné.

"Aujourd'hui, la Guinée a évolué, s'est démocratisée, la France a évolué, le contexte a changé. On est sur un nouveau départ", estime l'entourage du président français, qui a reçu à plusieurs reprises son homologue à Paris, depuis 2012.

Cependant Reporters sans frontières a mis en garde le président Hollande dans une lettre au sujet de la réduction de la liberté de la presse en Guinée. L’ONG accuse le gouvernement guinéen "d'exploiter" la crise engendrée par Ebola "pour museler la liberté de l'information".

RSF taxe également le pouvoir guinéen de "fraudes" dans les processus électoraux à l'approche des élections présidentielles de 2015.

L'ONG One a, pour sa part, dénoncé le "manque de transparence" concernant l'aide de la France à la Guinée qui, selon elle, "a seulement programmé le décaissement de 38 millions sur les 100 millions promis".

Avec AFP