
La Chine a annoncé avoir mis en activité, dimanche, un barrage hydroélectrique situé sur le fleuve Brahmapoutre, au Tibet, ce qui suscite des inquiétudes en Inde et au Bangladesh.
Pékin a annoncé, dimanche 23 novembre, avoir mis en service son plus important barrage hydroélectrique au Tibet. Situé sur la rivière Yarlung Zangbo (appelé Brahmapoutre dans sa partie indienne), cet ouvrage inquiète les pays situés en aval, aux premiers rangs desquels l’Inde et le Bangladesh.
Les eaux du Brahmapoutre forment au Bengale indien et au Bangladesh l'un des deltas les plus fertiles et l'une des régions les plus densément peuplées du monde. Ce fleuve est donc considéré comme étant d'autant plus vital dans ces deux pays que le réchauffement climatique et ses conséquences sur la fonte des glaciers himalayens avivent déjà les inquiétudes.
"S’assurer que les intérêts des États en aval ne sont pas lésés"
En Inde, certains responsables craignent que le débit du fleuve soit réduit à son entrée sur le territoire ou que des innondations ravageuses surviennent. Idem au Bangladesh, dernier pays traversé par le fleuve, d’autant que l’Inde multiplie déjà les projets similaires sur le Brahmapoutre et le Gange.
Lundi, un porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères a déclaré que son pays avait pris note de la mise en service du barrage par Pékin. "Les Chinois nous ont dit que cela ne devrait pas avoir de conséquences pour nous", a indiqué Syed Akbaruddin. En 2013, le chef de la diplomatie indienne avait déjà exprimé son inquiétude à propos des projets chinois sur le Brahmapoutre. Il exhortait Pékin à "s’assurer que les intérêts des États en aval ne soient pas lésés par des activités dans les zones en amont" de la rivière, après que les médias chinois eurent annoncé plusieurs autres barrages en projet.
Pékin veut résoudre les problèmes d'électricité au Tibet
Face à ces inquiétudes, la Chine se veut pour l’instant rassurante. Elle affirme vouloir conserver une attitude responsable dans la gestion transfrontalière des ressources hydriques et affirme prendre en considération les possibles conséquences sur les régions situées en aval. "Les centrales hydroélectriques que construit la Chine n’affecteront pas la prévention des risques d’inondations et le système écologique des zones en aval", a insisté la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying.
D'un budget de 9,6 milliards de yuans (1,26 milliard d'euros), le nouveau barrage chinois sur le Brahmapoutre sera totalement achevé en 2015. Il atteindra alors sa pleine capacité de production avec une puissance de 510 mégawatts. "Cette centrale hydroélectrique va résoudre les problèmes de carence en électricité du Tibet, en particulier durant l'hiver", a souligné un responsable de la société d'électricité du Tibet, Tibet Electric Power Co., cité par "Chine nouvelle".
Avec AFP