Au menu de cette revue de presse internationale présentée par Sandrine Gomes, l'annonce du plan Obama pour régulariser des millions de clandestins. Une réforme par voie de décrets présidentiels qui provoque un séisme politique, relayé par la presse américaine. Les républicains ont-ils raison de crier à l'indignation ?
Aux États-Unis, la presse consacre de nombreuses unes au passage en force de Barack Obama sur l’immigration. Pour le "New York Times" : "Obama défie le Congrès" et agit pour régulariser la situation de millions de clandestins sur le sol américain. En agissant par voie de décret présidentiel, le président Obama choisit la confrontation avec les républicains, plutôt que la conciliation, estime le quotidien.
Une annonce accueillie de façon mitigée par les principaux intéressés, raconte le "Washington Post". Chez ces immigrants clandestins, il y a eu à la fois de la célébration et une profonde déception, rappelle le quotidien.
Vue d’Europe, cette réforme de l’immigration avec ses régularisations, c’est la dernière grande initiative du mandat de Barack Obama. Un dernier combat pour tenir sa promesse de campagne, estime le quotidien britannique "The Independent". Mais si cette légalisation est nécessaire dans un pays qui compte 11 millions d’immigrants illégaux, "ses conséquences politiques pourraient être catastrophiques". Les républicains, furieux et désireux de se venger, pourraient bloquer les financements de cette réforme de l’immigration ou être tentés par de futurs blocages législatifs. Mais par cette attitude - prévient le journal - ils risquent de montrer leur inaptitude à gouverner en responsabilité.
Une illustration de cet état d’esprit très remonté des républicains est à retrouver dans le "Washington Post". Un éléphant républicain est bien décidé à ne plus coopérer et à scier la planche sur laquelle se trouve Barack Obama.
Des républicains qui ne savent plus où donner de la tête, suggère vendredi matin "Daily Beast". Ils sont en mode "freake out" ("hystérie collective", en français). Le magazine américain se demande si l’avantage n’est pas à Barack Obama. Contrer cette réforme serait contre-productif pour les républicains. Ils risquent de s’aliéner le voter hispanique nécessaire pour l’élection présidentielle de 2016.
Des républicains qui ont par ailleurs la mémoire courte, selon le magazine en ligne Slate. Barack Obama n’est pas le premieraméricain à passer en force sur l’immigration. Avant lui, des président républicains – Ronald Reagan et George Bush père - avaient eux aussi légiféré de façon unilatérale, sans l’appui du Congrès.