Le secrétaire d'État français aux Anciens combattants Kader Arif, cité dans une enquête pour favoritisme lié à l'attribution de marchés publics qui auraient bénéficié à des membres de sa famille, a quitté le gouvernement vendredi.
Le secrétaire d'État aux Anciens combattants, Kader Arif, a démissionné du gouvernement, vendredi 21 novembre, après avoir été cité dans une enquête préliminaire portant sur des passations suspectes de marchés publics.
Kader Arif a présenté sa démission à François Hollande "afin d'apporter toutes les précisions visant à l'établissement de la vérité dans le cadre de l'enquête préliminaire menée par le parquet financier dans laquelle son nom est cité", a déclaré l’Élysée dans un communiqué. L’ancien secrétaire d'État aux Anciens combattants sera remplacé à son poste par Jean-Marc Todeschini, sénateur de la Moselle.
Proche de François Hollande et figure importante du PS en Midi-Pyrénées, Kader Arif est indirectement visé par une enquête préliminaire à la suite d'un "signalement" d'élus du groupe d'opposition UMP au Conseil régional de Toulouse.
"Par respect pour la fonction ministérielle, par respect pour la politique mémorielle que j'ai conduite et pour le monde combattant que j'ai servi avec fierté et conviction, je fais le choix, en responsabilité, de quitter le poste que j'ai eu l'honneur d'occuper pendant deux ans et demi", a expliqué Kader Arif dans un communiqué. "Cette décision est aussi l'expression de ma loyauté totale au président de la République et au Premier ministre", a ajouté l’homme politique.
Des marchés publics remportés par le frère et les neveux de Kader Arif
L'investigation, ouverte à Toulouse en septembre, a pour but de vérifier si deux sociétés successives d'organisation de spectacles, dirigées notamment par le frère, puis par les neveux de Kader Arif, ont pu bénéficier de favoritisme pour remporter deux marchés pluriannuels d'un montant de plusieurs millions d'euros avec la Région Midi-Pyrénées, dirigée par le socialiste Martin Malvy.
La démission de Kader Arif, qui est ministre depuis 2012, intervient après une perquisition au début du mois au service des achats, entité administrative relevant du ministère de la Défense, précise une source judiciaire.
Manuel Valls avait pris sa défense
Dans un premier temps, Manuel Valls avait déclaré en septembre que le secrétaire d'État n'était en rien concerné par l'enquête préliminaire sur des passations de marchés. "Il aura l'occasion de s'expliquer, il n'est en rien concerné par cette information. Que chacun regarde bien les faits", avait alors déclaré le Premier ministre à la presse. L’affaire avait éclaté moins d'une semaine après l'éviction du gouvernement du secrétaire d'État au Commerce extérieur Thomas Thévenoud, qui s’était soustrait au fisc.
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Kader Arif avait affirmé lui aussi n'être "absolument pas" concerné par l'enquête préliminaire, regrettant des "amalgames et des insinuations".
Avec Reuters et AFP