
La mère du jihadiste Mickaël Dos Santos indique avoir des doutes sur le fait que son fils apparaisse dans une vidéo de décapitation de l’EI. Sur Twitter, le jeune combattant a nié avoir participé à ces assassinats.
Jeudi 20 novembre, le djihadiste français Mickaël Dos Santos a nié, sur son nouveau compte Twitter, avoir participé à une vidéo où sont décapités 18 soldats syriens et l’otage américain Peter Kassig, diffusée dimanche par l’organisation de l’État islamique. Le compte a été identifié par deux journalistes de France 24 et RFI, spécialistes des mouvements jihadistes.
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"J'annonce clairement que ce n'est pas moi [qui suis] présent dans la vidéo", écrit-il dans son premier tweet avant de poursuivre : "La France, les médias, services de renseignement font bien rire, tous des clowns."
A ces affirmations est venue s'ajouter une nouvelle déclaration de la mère de Mickaël, Ana Dos Santos, qui a indiqué à BFM TV qu'elle n'avait jamais formellement identifié son fils sur les images extraites de la vidéo. Bien au contraire. "Là, ce n’est pas mon fils, je ne le reconnais pas. Je l’ai dit à la DGSI hier et aujourd’hui quand ils m’ont interviewée. Ils m’ont dit : ‘Vous êtes sûre ?’ Ils m’ont fait répéter très longtemps. A un moment donné, j’ai eu des doutes, j’ai dit que je ne savais plus", explique-t-elle en pleurant.
Sur les photos extraites du compte Twitter de Mickaël, par contre, Ana n’a aucune hésitation. "Là, c’est mon fils, c’est mon fils… Il était très content quand il m’a envoyé [cette photo]", ajoute-t-elle en le désignant sur un portable.
Plusieurs spécialistes des mouvements jihadistes avaient déjà émis des doutes sur l'identification Mickaël Dos Santos sur l'enregistrement, bien que le parquet de Paris ait formellement désigné le jeune homme de 22 ans converti à l'islam.
Un doute sur l'accent syrien du jihadiste en question
Son apparence physique et son accent arabe faisaient planer le doute (voir vidéo ci-dessus). Le jeune homme, d’origine portugaise, a quitté la France pour la Syrie à l’été 2013. "En moins de deux ans, je ne pense pas qu’un Français puisse acquérir un tel niveau d’arabe et maîtriser l’accent syrien aussi parfaitement", avait expliqué jeudi Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes à France 24. Mais nous savons, de source sûre, une chose : Mickaël Dos Santos est un jihadiste français qui a rejoint les rangs de l’organisation de l’État islamique. Il ne s’en est jamais caché".
Comme lui, le chercheur Romain Caillet et le journaliste de RFI David Thomson se sont montrés sceptiques sur la participation de ce Français à la vidéo diffusée dimanche par l’EI. David Thomson a affirmé, mercredi, sur Twitter que "quatre sources" au sein de l'organisation de l'État islamique ont désigné l'homme apparaissant sur la vidéo comme un Syrien nommé Abou Umarayn.
Plus de 1 100 Français sont impliqués dans les filières jihadistes et 376 d'entre eux sont actuellement présents en Syrie ou en Irak, selon les autorités. Une quarantaine y ont déjà trouvé la mort. Les convertis représentent 20 % de ces jihadistes qui sont, dans leur écrasante majorité, recrutés sur Internet.
Avec AFP