
Sur RFI, le président burkinabè par intérim a affirmé être disposé à nommer le lieutenant-colonel Isaac Zida comme Premier ministre. Selon un proche de Kafando, cette future nomination résulte d’un accord conclu entre l'armée et les civils.
Au Burkina Faso, le nom du Premier ministre de transition doit être dévoilé mercredi 19 novembre. Dans la matinée, le président par intérim du Burkina Faso, Michel Kafando a affirmé, lors d’une interview à RFI, envisager avec sérieux la candidature du lieutenant-colonel Isaac Zida. Ce militaire avait pris le pouvoir depuis la fuite de l’ex-président Blaise Compaoré, après 27 ans de règne, vers la Côte d'Ivoire.
"Personnellement je ne serais pas contre le fait que le lieutenant-colonnel Zida puisse jouer un rôle essentiel dans la stabilisation du pays et avoir une ambition de Premier ministre", a affirmé Michel Kafando sur les ondes de la radio internationale. "L’armée doit avoir sa place dans le prochain gouvernement."
"Notre armée a joué un rôle essentiel dans la stabilisation que nous connaissons actuellement", a-t-il poursuivi. "Si nous n’avions pas eu de jeunes militaires de leur trempe pour se convaincre du fait que l’armée est une composante de la nation, […] peut-être qu’aujourd’hui le Burkina serait encore dans les affres d’une guerre civile", a-t-il déclaré, estimant que son pays avait, grâce aux militaires, évité le pire. "Toutes les projections laissaient dire que la situation que nous avons connue risquait d’être encore pire que celle en RCA."
Zida sera nommé conformément à un accord
Mardi, un officier proche de M. Kafando avait affirmé que la nomination du lieutenant-colonel Zida était déjà actée, conformément à un accord conclu entre l'armée et les civils.
"On a négocié le poste de Premier ministre. Tout le monde est d'accord. On a convenu qu'on laisse le législatif pour entrer dans l'exécutif à travers le Premier ministre", a affirmé à l'AFP cet officier.
D'après des "accords" passés avec les civils, le poste de Premier ministre "revient au lieutenant-colonel Zida", a-t-il poursuivi. "C'est sur cette entente que nous avons cédé le poste du président du CNT (Conseil national de transition, l'Assemblée intérimaire) aux civils", a-t-il fait savoir.
Zida, au pouvoir depuis la démission le 31 octobre du président Blaise Compaoré, a déjà expliqué au président intérimaire "les termes" de l'accord, "tout en lui disant qu'il n'était pas lié" par cet accord, a précisé cette source.
Le numéro 2 de la garde présidentielle devrait par ailleurs obtenir le poste de ministre de la Défense, a-t-elle ajouté. "Après ce qu'on a traversé, il faut quelqu'un qui connaisse bien le corps pour gérer les problèmes", a encore commenté cet officier.
Écoutez l’intégralité de l’interview de Michel Kafando sur RFI en cliquant ici.
Avec AFP