logo

Étudiants mexicains disparus : le siège régional du parti au pouvoir incendié

Des manifestants ont incendié, mardi, le siège du parti gouvernemental dans l'État de Guerrero, au Mexique. La colère se s'apaise pas dans le pays, après l'annonce par les autorités du probable massacre des 43 étudiants disparus en septembre.

Au Mexique, une nouvelle manifestation de colère a dégénéré, mardi 11 novembre. Le siège du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), au pouvoir, a été incendié dans l'État de Guerrero, dans le sud du Mexique.

>> À lire sur France 24 : le pouvoir mexicain cristallise la colère des manifestants

La colère ne faiblit pas dans le pays, depuis l'annonce vendredi par le ministre de la Justice que les 43 étudiants, portés disparus depuis le 26 septembre, ont probablement été massacrés par des membres du crime organisé, dont certains sont passés aux aveux.

Lors de cette manifestation à Chilpancingo, capitale de l'État de Guerrero, au moins cinq personnes ont été blessées - trois policiers et deux journalistes, selon la protection civile. Tous ont été atteints par des jets de pierres.

Un millier d'étudiants de l'école normale dans laquelle étudiaient les disparus et des enseignants, appartenant à l'aile radicale de leur syndicat, s'étaient mobilisés, armés de pierres, de bâtons et de cocktails Molotov. Les policiers repoussaient les manifestants tandis qu'une fumée noire s'échappait du bâtiment de deux étages.

Lundi, une manifestation, au cours de laquelle 19 policiers ont été blessés, avait bloqué pendant trois heures l'aéroport international de la ville touristique d'Acapulco (sud), entraînant l'annulation des vols de trois compagnies.

"Nos enfants sont vivants"

Malgré les incidents de mardi, une réunion est toujours prévue à Chilpancingo entre les parents des disparus, le ministre de la Justice, Jesus Murillo Karam, et le ministre de l'Intérieur, Miguel Angel Osorio Chong, a indiqué une source gouvernementale,

"Nous voulons leur dire qu'il faut faire venir des gens des États-Unis pour accélérer les recherches" des étudiants, a déclaré l'un des parents, Epifanio Alvarez, à l'AFP.

"Tant qu'il n'y a pas de preuves, nos enfants sont vivants", assurait récemment Felipe de la Cruz, porte-parole des parents.

Le ministre de la Justice a estimé qu'il serait très difficile d'identifier les restes carbonisés qui ont été retrouvés, précisant qu'il n'était possible de réaliser des tests ADN que sur deux fragments d'os. Les experts ont fait savoir qu'il y avait "seulement deux fragments d'os, dont une rotule", qui pouvaient "être soumis à des tests ADN et seraient envoyés dans un laboratoire autrichien, a-t-il déclaré à la chaîne de télévision Televisa.

Les 43 étudiants, des élèves-enseignants de l'école normale d'Ayotzinapa, ont disparu après une attaque de policiers et de membres du crime organisé à Iguala (Guerrero) contre l'autocar qui les transportait. Cette attaque a fait six morts, dont trois étudiants.

Plusieurs membres du gang des Guerreros Unidos, arrêtés après les faits, ont avoué avoir assassiné les étudiants avant de faire brûler leurs corps sur un gigantesque bûcher pendant 14 heures et de disperser les restes dans une rivière.

Avec AFP