L'Otan débute des exercices militaires en Géorgie dans un contexte très tendu avec la Russie. Alors qu'une affaire d'espionnage empoisonne les relations entre l'Alliance et Moscou, Tbilissi accuse son voisin russe de tentative de coup d'État.
AFP - Les Etats-Unis sont restés prudents mardi sur la mutinerie en Géorgie, apparentée par Tbilissi à une tentative de coup d'Etat téléguidée par la Russie, le Pentagone la qualifiant d'"incident isolé" tandis que le département d'Etat refusait de dénoncer Moscou.
"Cela semble être un incident relativement isolé qui a désormais pris fin", a relativisé un porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman, au sujet de la mutinerie qui a éclaté mardi dans la base géorgienne de blindés de Moukhrovani, à quelque 30 km de la capitale.
Interrogé sur les accusations géorgiennes d'une possible implication de la Russie, le porte-parole du Pentagone a seulement répondu: "Je n'ai pas d'information à ce sujet".
Un porte-parole du département d'Etat, Robert Wood, s'est montré encore plus prudent: "Bien sûr, nous nous inquiétons de toute instabilité potentielle dans la région", a-t-il dit. "Mais je n'ai aucun moyen de dire qui était derrière tout ceci".
"Ce que je peux dire, c'est que nous sommes en contact étroit avec les autorités géorgiennes", a ajouté M. Wood au cours d'un point de presse. "Et nous appelons toutes les parties à respecter l'ordre constitutionnel et le processus démocratique en Géorgie".
Pressé de questions sur les accusations de Tbilissi à l'encontre de la Russie, le porte-parole a déclaré "ne pas être en mesure de tirer des conclusions".
Les autorités géorgiennes accusent la Russie d'avoir tenté d'organiser ce soulèvement militaire pour renverser les autorités géorgiennes et perturber des exercices de l'Otan prévus à partir de mercredi.
Selon un porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur, "le plan était coordonné par la Russie pour au minimum perturber les exercices militaires de l'Otan et au maximum organiser une rébellion militaire de grande ampleur en Géorgie".
Concernant la tenue ou non des exercices de l'Otan, le Pentagone a indiqué être "en train d'évaluer la situation", tout en précisant que l'épisode "ne change pas nos relations à long terme avec la Géorgie".
La Russie, qui a fermement rejeté les accusations géorgiennes mardi, exige l'annulation de ces exercices, arguant qu'ils enfreignent les principes du cessez-le-feu conclu après la guerre d'août 2008.