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Un joueur d'origine kurde quitte la Turquie après des attaques racistes

Un joueur germano-turc a fui la Turquie pour l’Allemagne après avoir été victime d'une violente attaque. Il affirme avoir été agressé en raison de son soutien aux Kurdes de la ville syrienne de Kobané, qui se battent contre les jihadistes de l'EI.

Après une saison avec le club turc de Gençlerbirliği, l’attaquant Deniz Naki a décidé de faire ses valises. Le joueur germano-turc, a expliqué être victime de menaces en raison de son soutien à la communauté kurde qui combat les jihadistes de l’État islamique (EI) dans la ville de Kobané, à la frontière syrienne.

Le compte twitter de Deniz Naki

Save Kobanê! Stopp ISIS! pic.twitter.com/VUmfcER5MZ

— Deniz Dersim Naki (@DenizDersimNaki) 15 Octobre 2014

Sur sa page Facebook, il a raconté avoir été agressé physiquement et verbalement, le 2 novembre, par trois hommes, alors qu’il faisait des courses à Ankara. L’un deux l’a frappé au visage.

"Ma famille est inquiète suite à cet incident. Comme je ne veux pas leur causer de soucis, j’ai quitté la Turquie pour l’Allemagne", a-t-il expliqué. "Être en Turquie n’a plus aucun sens".

La famille du footballeur est kurde et originaire de la province de Tunceli, anciennement appelée Dersim. Elle pratique la religion aléviste, une branche hétérodoxe de l'islam. Sur les réseaux sociaux, Deniz Naki n’a pas manqué, au cours des dernières semaines, de soutenir la communauté kurde qui subi l’offensive de l’EI en Irak et en Syrie. "Je voudrais que ce soit clair. Je suis de Dersim et je suis alevi", a-t-il notamment écrit. "J’en suis fier et je vais continuer à l’être".

Comme le rapporte le site de la BBC, l’attaquant avait déjà reçu des messages il y a quelques mois après avoir publié, sur Internet, une photo montrant, tatouée sur son bras, l’inscription "Dersim 62" , le nom traditionnel et le numéro de plaque d'immatriculation de la ville de Tunceli.

La bataille de Kobané a ravivé les tensions en Turquie entre les différentes communautés. Les Kurdes reprochent à Ankara de ne pas intervenir dans cette ville, facilitant ainsi le projet jihadiste. De nombreuses manifestations ont ainsi eu lieu un peu partout en Turquie, causant la mort d'une quarantaine de personnes dans des affrontements avec les forces de l'ordre.

Avec AFP