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Une grève sans précédent perturbait toujours les transports en Allemagne vendredi. La veille, le tribunal du travail de Francfort a jugé légal ce mouvement social, inhabituel dans le pays.

L'Allemagne connaît un mouvement social sans précédent. Le tribunal du travail de Francfort a jugé légale la grève des conducteurs de trains qui se poursuit vendredi 7 novembre, occasionnant de nouvelles perturbations. La juridiction a ainsi rejeté la requête de la direction de la Deutsche Bahn (DB), les chemins de fer allemands, qui voulait faire interdire en référé ce mouvement lancé par le syndicat des conducteurs de train GDL (Gewerkschaft Deutscher Lokomotivführer), sixième mouvement depuis début septembre et de loin le plus dur.

Les conditions de trafic devraient être vendredi à peu près identiques à celles enregistrées la veille. Jeudi, seulement 15 % à 40 % du trafic des transports régionaux et de banlieue était assuré selon les régions, entraînant la grogne de millions d'usagers.

Au cœur du conflit, une revendication pour la hausse des salaires et la réduction du temps de travail, mais également un différend sur la représentativité du syndicat GDL. Ce dernier veut négocier avec la Deutsche Bahn au nom d'autres catégories que les seuls conducteurs, où il recrute ses adhérents. La compagnie refuse.

La grève n'est contraire à aucune loi et n'est pas disproportionnée, a déclaré à la presse jeudi la juge du tribunal travail Ursula Schmidt, à l'issue de six heures de délibérations. Les grévistes du syndicat GDL ont indiqué qu’ils poursuivront leur mouvement jusqu'à lundi.

Un pays peu coutumier des conflits sociaux

Ce conflit est d'une longueur et d'une ampleur inhabituelle en Allemagne, pays réputé pour la qualité de son dialogue social. De nombreux responsables politiques ont critiqué cette grève dure, qui inquiète les milieux économiques dans un contexte de conjoncture fragile. Selon un sondage rendu public jeudi, 51 % des Allemands affirment ne pas comprendre la grève des conducteurs de train.

La chancelière Angela Merkel a souhaité une médiation pour que les grèves "causent le moins de tort possible à notre pays", estimant que le droit de grève devait être appliqué "de façon responsable" et "avec mesure", a-t-elle déclaré devant la presse.

Par ailleurs, ce blocage intervient au moment où l'Allemagne célèbre, ce week-end, le 25e anniversaire de la chute du Mur de Berlin. Deux millions de visiteurs sont attendus pour l'occasion dans la capitale allemande.

Elle devrait également perturber les déplacements des dizaines de milliers de supporteurs de football attendus samedi et dimanche, comme chaque fin de semaine, dans les stades pour les rencontres du championnat d'Allemagne.

Avec AFP