Le Premier ministre australien a averti Vladimir Poutine qu’il n’échapperait pas à une discussion sur de la catastrophe de l’avion MH17 lors d'une prochaine rencontre. 38 Australiens sont morts dans ce drame attribué aux forces pro-russes.
Le Premier ministre australien entend bien régler ses comptes avec Vladimir Poutine. À quelques jours de l'ouverture du sommet du G20, à Brisbane la semaine prochaine, Tony Abbott a averti le président russe qu’il comptait "avoir une discussion en face-à-face".
"Il ne pourra pas éviter une conversation alors d'une façon ou d'une autre, nous aurons une rencontre bilatérale, que ce soit dans un couloir ou dans un lieu plus officiel", a indiqué le Premier ministre australien au journal "The Australian" publié jeudi 6 novembre. "Je souhaite une vraie rencontre bilatérale dès que possible", a-t-il ajouté. Moscou n’a pour l’instant pas apporté de réponse à la demande de Canberra.
Sujet du contentieux entre les deux pays : la destruction, en plein vol, du MH17, un avion de ligne malaisien au-dessus de l'est de l'Ukraine, le 17 juillet dernier. Cette catastrophe a tué 298 personnes, dont 38 Australiens et de nombreux Néerlandais. Plusieurs pays estiment que l'appareil a été victime d'un tir de missile des séparatistes pro-russes, soutenus par la Russie. Celle-ci accuse toutefois l'Ukraine d'être à l'origine du tir.
Les deux dirigeants pourraient se rencontrer à Pékin lundi
Tony Abbott a néanmoins précisé qu'il ne souhaitait pas "perturber le G20 avec un contentieux privé entre l'Australie et la Russie". Selon des sources gouvernementales australiennes, les deux dirigeants pourraient se rencontrer à l'occasion du sommet de l'Apec, lundi, à Pékin.
Canberra souhaite faire valoir auprès de Moscou "combien il est important pour l'Australie, les Pays-Bas, la Malaisie et tous les autres pays qui avaient des ressortissants à bord du MH17 d'obtenir une coopération pleine et entière dans l'enquête", y compris en cas de "poursuites criminelles", a encore dit le Premier ministre.
Selon le rapport préliminaire du Bureau néerlandais pour la sécurité (OVV) chargé de l'enquête, l'avion a été atteint par de nombreux projectiles "à haute vélocité". Mais le rapport ne précise pas l'origine de ces projectiles et l'accès au site est rendu difficile en raison de la poursuite des combats.
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a expliqué avoir demandé au président russe il y a deux semaines à Milan de faire "pression sur les séparatistes pour permettre le libre accès au site". Les pays concernés doivent pouvoir "rapatrier les dépouilles encore sur place, leurs effets personnels" et l'enquête doit pouvoir être menée à bien, a-t-il conclu.
Avec AFP