Interrogé sur la BBC, le ministre français de l'Intérieur a estimé qu’un renfort policier britannique dans le port de Calais pourrait être utile pour dissuader les migrants de rejoindre clandestinement le Royaume-Uni.
Des policiers britanniques postés en renfort au port de Calais (Pas-de-Calais) pour empêcher les migrants de prendre le large vers le Royaume-Uni. Cette hypothèse a été jugée envisageable par le ministre de l’Intérieur français, Bernard Cazeneuve, dans un entretien accordé à la BBC et diffusé mercredi 5 novembre.
"Ce serait très utile d'avoir davantage de policiers et nous essayons de trouver le moyen d'avoir un système commun ici pour expliquer à tous les migrants de Calais qu'il n'est pas possible de traverser la Manche", a déclaré le ministre.
L’ambition première de la grande majorité de ces migrants, en transit en France, est en effet de rejoindre clandestinement le Royaume-Uni. Les candidats au départ pour l'Angleterre n'a cessé de croître ces derniers mois, atteignant le nombre de 2 200 à 2 300, dont beaucoup d'Érythréens, selon la préfecture.
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Bernard Cazeneuve, qui s'exprimait en anglais, a également indiqué avoir mené d'"intenses négociations" avec les autorités britanniques. "J'ai eu de nombreux rendez-vous avec mon amie Theresa May [son homologue britannique, NDLR] pour trouver une solution à ce vaste problème", a-t-il dit, évoquant à la fois l'aspect sécuritaire et humanitaire des camps de migrants.
Dans l’attente de "nouveaux équipements de sécurité"
Le ministre de l'Intérieur a ajouté que de "nouveaux équipements de sécurité" seraient installés sur le port. En septembre dernier, Londres avait proposé à la mairie de Calais des clôtures de sécurité pour faire face à l’afflux croissant de migrants. Ces clôtures, qui avaient été utilisées lors du sommet de l’Otan à Newport, n’ont finalement pas été mises en place.
Lundi, Bernard Cazeneuve s'était rendu à Calais, pour la première fois depuis sa prise de fonction, où il a entériné la mise en place d'un centre d'accueil de jour des migrants au plus tard début janvier. Fin septembre, le ministre avait par ailleurs présenté un accord sur la "gestion de la pression migratoire" à Calais, prévoyant une contribution britannique de 15 millions d'euros.
Avec AFP