
Le photojournaliste franco-syrien Ammar Abd Rabbo expose à Paris les images tirées de plusieurs voyages récents à Alep, la ville martyre du nord de la Syrie. Il commente ses photos pour France 24.
Alors que le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, a lancé un appel à ne pas "abandonner Alep", le photographe Ammar Abd Rabbo expose à Paris du 4 au 28 novembre ses images du quotidien au sein de ce fief de l’opposition syrienne.
"Pour moi, l’important est de rappeler le nom d’Alep et le sort des civils. On ne parle pas de ces centaines de milliers de personnes qui cherchent tous les jours à manger, à tenter de vivre dans cette guerre abominable", explique Ammar Abd Rabbo à France 24.
Enfants, marchands, combattants au repos : ses photos évitent les clichés sanglants qui illustrent habituellement les comptes-rendus du jeu militaire.
Au fil de visites successives à Alep, le photographe a constaté que cette ville au nord de la Syrie de plus de 5 millions d’habitants s’était vidée des trois quarts de ses habitants, tandis que l’attention internationale se porte désormais sur Kobané.
Pourtant, depuis le début de l’année, Ammar Abd Rabbo affirme que les bombardements de l’armée sur les quartiers tenus par les rebelles se sont intensifiés. "C’est un laboratoire : on y teste des formes de gouvernance, la police, la justice, la sécurité, l’école – sans Bachar al-Assad et sans le Baas, donc c’est un symbole à reprendre pour le régime", déclare-t-il. Et d’ajouter : "Les Syriens qui sont sous les bombes sont totalement oubliés, j’essaie de les ramener au cœur du jeu."
Depuis que des rebelles modérés, soutenus par la communauté internationale, ont pris le contrôle de la majorité de la ville en 2012, Alep est assiégée par les troupes du président Bachar el-Assad
Découvrez ci-dessous quelques-uns des clichés exposés à la galerie Europia à Paris jusqu'au 28 novembre.