Incarcéré en 2008 à Abidjan pour "complot contre l'autorité de l'État", le journaliste français Jean-Paul Ney, qui va être remis en liberté provisoire mercredi, réagit en exclusivité sur FRANCE 24. Il salue "une victoire de la vérité".
"Je ne suis pas au courant du tout, mais si c'est le cas, c'est une victoire pour la liberté de la presse, une victoire de la vérité." Telle est la première réaction du photographe français Jean-Paul Ney, joint depuis sa cellule par FRANCE 24. Le journaliste est toujours derrière les barreaux à Abidjan.
"Je clame mon innocence depuis le début et je me tiens à la disposition de la justice ivorienne", poursuit Jean-Paul Ney, qui doit être remis en liberté provisoire mercredi.
C’est donc bientôt la fin de plus de 16 mois d’emprisonnement pour le photographe de presse français. Le secrétaire d’État français à la Coopération, Alain Joyandet, a annoncé à FRANCE 24 que le journaliste allait être remis en liberté provisoire ce mercredi.
"Une page nouvelle des relations franco-ivoiriennes"
Le responsable français a annoncé cette nouvelle à l'issue d'un entretien avec le président ivoirien Laurent Gbagbo, à sa résidence de Yamoussoukro, dans le centre du pays.
Alain Joyandet a salué une "nouvelle positive" qui "doit [nous] permettre d'écrire une page nouvelle des relations franco-ivoiriennes".
Soupçonné par les autorités ivoiriennes d’avoir pris part à une tentative de coup d’État, le journaliste indépendant est détenu depuis janvier 2008 dans une cellule de la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan. Il avait été interpellé le 27 décembre 2007 devant le siège de la Radio-télévision ivoirienne (RTI) et a toujours clamé son innocence. Jean-Paul Ney, âgé d'une trentaine d'années, accuse le président Gbagbo d’avoir fait de lui un "otage".
L’incarcération du journaliste constituait un embarras de plus pour la diplomatie française, déjà en délicatesse avec Abidjan.
L’annonce de cette libération provisoire intervient quelques jours après le refus du parquet d’une demande de remise en liberté demandée par le juge d'instruction en charge du dossier.