Depuis dimanche, l'agence de presse officielle du régime de Damas diffuse des informations en hébreu. Une première pour la Syrie, qui est toujours en état de guerre avec Israël.
Sana, l'agence de presse officielle syrienne, a publié, dimanche 2 novembre, des dépêches en hébreu sur son site Internet. Une première pour ce porte-voix du régime de Damas, qui est toujours en état de guerre avec Israël.
"Nous voulons nous adresser à tous ceux qui parlent cette langue, a déclaré son directeur général Ahmad Dawa. Notre objectif est d'atteindre le plus grand nombre de personnes et de clarifier l'image de la Syrie." L’agence entend ainsi s’adresser aux "nombreux citoyens résidant dans le Golan occupé [par Israël], aux Arabes [israéliens] en Palestine, ainsi qu'aux [citoyens] en Israël [...] d'une façon qui reflète la vérité". En clair, résume Ahmad Dawa, "nous voulons diffuser des informations impartiales [...] sur les agressions et violations commises à l'encontre des peuples palestinien et syrien."
Des dépêches en neuf langues
Parallèlement, Sana a lancé un département en farsi, langue officielle de l'Iran, l’allié du régime de Bachar al-Assad dans la région.
L’hébreu et le farsi, dont les services emploient chacun six rédacteurs, s’ajoutent aux sept autres langues - dont l’arabe, le français, l’anglais, le truc et le russe – utilisées par l’agence pour diffuser ses informations.
En 2002, la télévision officielle syrienne avait déjà diffusé durant quelques mois des bulletins d'information en hébreu avant d'arrêter par manque de personnel, cette langue n'étant pas enseignée dans les universités syriennes. L'un des journalistes de Sana, Mohammad Khodr Omar, a affirmé à l'AFP "avoir appris l'hébreu à l'armée, comme la majorité de ses collègues".
En mai 2012, il ne restait que 22 juifs en Syrie, tous à Damas, sur plus de 30 000 que comptait cette communauté en 1948. La Syrie et Israël sont officiellement en état de guerre. L'État hébreu occupe depuis 1967 environ 1 200 kilomètres carrés du plateau du Golan qu'il a annexés, même si cette décision n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.
Avec AFP