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Ebola : la génétique serait déterminante dans la résistance au virus

Des chercheurs américains avancent que la survie au virus Ebola dépend notamment de la génétique. Leurs expériences devraient permettre de trouver chez les humains des marqueurs génétiques de l'infection.

Selon une recherche sur des souris menée par des chercheurs de l’Université de Washington à Seattle, des facteurs génétiques seraient déterminants dans la réaction de l'organisme des personnes infectées par le virus Ebola.

Certaines souris n’ont ainsi développé aucun symptôme tandis que d’autres en sont mortes. Certaines résistent complètement à l'infection alors que d'autres ont des symptômes bénins ou graves, comme des hémorragies internes et une défaillance des organes entraînant la mort.

Les virologues, qui ont publié leurs travaux jeudi 30 octobre dans la revue "Science", ont infecté ces souris avec la même souche du virus Ebola responsable de l'épidémie qui a déjà fait près de 5 000 morts depuis le début de l'année, principalement au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée.

"Les différents symptômes et réactions cliniques à Ebola dans ce groupe de souris sont jusqu'à présent similaires dans leur variété et proportion à ceux observés dans cette épidémie" (c'est à dire chez les humains NDLR), a expliqué Michael Katze, du département de microbiologie de l’Université de Washington. "Nos données suggèrent que des facteurs génétiques jouent un rôle important dans l'évolution de l'infection", a-t-il résumé.

Cette étude montre que toutes les souris infectées par Ebola ont perdu du poids les premiers jours et que 19 % de ces animaux n'ont eu autrement aucun symptôme. Ils ont même repris leur poids en deux semaines et n'ont montré aucun signe de l'infection. Un autre groupe représentant 11% de ces rongeurs s'est montré partiellement résistant tandis que moins de la moitié d'entre eux sont morts. Au total, la mortalité a dépassé 50 % pour 70 % des souris.

Des marqueurs génétiques chez les humains ?

Ces différentes réactions sont déjà observées chez les humains puisque le taux de survie est d'environ 30 % dans l'épidémie actuelle, relèvent également ces scientifiques, qui ont mené ces recherches depuis trois ans, avant même la propagation de l'épidémie en Afrique de l'Ouest. Selon ces spécialistes, les résultats de cette recherche devraient permettre de trouver chez les humains des marqueurs génétiques de l'infection et d'évaluer l'efficacité des différents antiviraux contre les souches du virus Ebola responsables de l'épidémie actuelle.

Certains de leurs confrères se veulent toutefois plus prudents. Andrew Easton, professeur de virologie à l’Université de Warwick estime que cette étude apporte des informations très importantes, mais que "les données ne peuvent toutefois pas être appliquées directement aux humains car ils ont une combinaison génétique bien plus variée que les souris".

"L’étude ne montre par ailleurs pas le rôle des facteurs environnementaux (...) dans le développement de la maladie", a précisé ce chercheur sur le site de la BBC.

Avec AFP