La Corée du Sud accuse son voisin nord-coréen d'avoir infecté plus de 2 0000 téléphones avec des logiciels malveillants. Environ 6 000 personnes seraient employées par Pyongyang pour faire du piratage informatique.
Le dernier épisode de la guerre électronique entre la Corée du Nord et la Corée du Sud concerne les applications de jeu. Pyongyang a essayé de pirater les smartphones de son voisin en diffusant des mini-jeux, qui étaient en réalité des chevaux de Troie, a rapporté le 28 octobre le journal sud-coréen "The Korea Time".
"Ces applications malveillantes ont été propagées sur des sites sud-coréens, entre le 19 mai et le 16 septembre", peut-on lire sur le site du quotidien. "Il est estimé que plus de 20 000 téléphones ont pu être infectés en Corée du Sud".
Cette enquête a été diligentée par les services de renseignement sud-coréens (NIS). Ces derniers ont réussi à éradiquer ces applications et à prévenir de nouvelles tentatives de piratages. Ils estiment en effet que la Corée du Nord accélère sa campagne de cyberguerre. Pyongyang aurait doublé ses effectifs de pirates informatiques en employant près de 6 000 personnes dans ce domaine.
De gentils cochons
Le NIS n’a pas donné de précisions concernant les jeux incriminés, mais le site NK News, spécialisé dans l’information sur la Corée du Nord, a réussi à identifier une de ces applications créées par le régime de Kim Jong-un. Il s’agit de "Nice Pigs", (gentils cochons en français, NDLR), disponible sur iTunes. Un journaliste est remonté jusqu’au créateur de ce jeu, un développeur nord-coréen de la compagnie Korea Computer Center, basée en Inde.
"KCC est un centre de recherche des autorités nord-coréennes sur les technologies de l’information avec plus de 1 000 employés. Ils reçoivent une formation de la part de la Chine, de l’Inde ou encore de la Russie", explique le site NK News. Rien ne permet de dire que ce jeu est malveillant, mais tout a été fait pour dissimuler son origine : "Le site de Nice Pigs n’arrêtait pas de changer son apparence, comme si on voulait cacher qu’il avait été créé par un nord-coréen". L’application a depuis été bloquée.
D’après les services de renseignement sud-coréens, plus de 75 000 tentatives de piratages contre des agences gouvernementales du pays, dont un certain nombre porteraient la signature de la Corée du Nord, ont ainsi été menées lors des quatre dernières années. Ces accusations sont rejetées par Pyongyang qui estime que Séoul ne fait qu'attiser les tensions entre les deux pays.