L’alliance Nidaa Tounès, sortie victorieuse des urnes lors des élections législatives de dimanche, a remporté 85 des 217 sièges du Parlement tunisien. Le parti islamiste Ennahda arrive en deuxième position avec 69 sièges.
La victoire de l’alliance Nidaa Tounès est confirmée. Le parti a remporté les élections législatives de dimanche dernier en obtenant 85 des 217 sièges du Parlement tunisien, selon les autorités électorales locales. Les islamistes du Parti Ennahda constituent la deuxième force de cette assemblée avec 69 sièges.
L'Union patriotique libre (UPL), le parti du richissime homme d'affaires Slim Riahi, président du Club africain, l'un des principaux clubs de Tunisie, arrive en troisième position avec 16 sièges. Il est suivi par le Front populaire, coalition de gauche et d'extrême gauche dont deux responsables ont été assassinés en 2013, qui remporte 15 sièges, et par le parti Afek Tounès (huit sièges).
Malgré les 85 sièges que l’alliance de Nidaa Tounès a obtenu, elle ne remporte pas la majorité absolue. Le vainqueur des élections devra donc s’allier à d’autres formations politiques afin de former un gouvernement de coalition.
Nidaa Tounès, formation hétéroclite créée en 2012, regroupe aussi bien des personnalités de gauche, de centre droit, des opposants que des caciques du régime déchu de Ben Ali. Sa campagne a été marquée par une virulente prise de position contre les islamistes d'Ennahda.
Le scrutin de dimanche puis l’élection présidentielle, prévue le 23 novembre, doivent doter la Tunisie d'institutions pérennes près de quatre ans après la révolution qui mit fin en janvier 2011 à la dictature de Zine el-Abidine Ben Ali.
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Gouvernement de coalition ?
"Nous gouvernerons avec les plus proches de nous, la famille démocratique entre guillemets", a affirmé Béji Caïd Essebsi, le chef de Nidaa Tounès, dans une interview à la chaîne privée Al-Hiwar Ettounsi, en allusion à d'autres partis séculiers. Pendant la campagne, M. Caïd Essebsi n'avait toutefois pas écarté une collaboration de circonstance avec Ennahda si les résultats l'exigeaient.
Vue la faible représentation au Parlement des alliés naturels de Nidaa Tounès, l’alliance pourrait bien inclure le parti Ennahda. Une bonne solution pour le quotidien francophone La Presse qui a déclaré : "Le meilleur parmi ces scénarios serait une coalition Nidaa Tounès-Ennahda qui garantirait un gouvernement stable durant les cinq prochaines années".
La Tunisie entrera samedi en campagne pour l’élection présidentielle du 23 novembre. A 87 ans, le chef de Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi, est considéré comme le favori face à 26 autres candidats, dont l'actuel chef de l'Etat Moncef Marzouki. De son côté, Ennahda a déclaré qu’il soutiendrait le candidat "le plus consensuel".
Avec AFP et Reuters