logo

Vidéo : l'organisation de l'EI dispose-t-elle d'avions de chasse ?

Selon des témoins, l'organisation de l'EI se serait emparée de trois avions de chasse et s'entraînerait à les piloter près d'Alep, en Syrie. Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes, doute de la capacité de l'EI à mener des raids aériens.

Des témoins ont affirmé à l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) que des jihadistes de l'organisation de l'État islamique (EI) se seraient emparés de trois avions de combats, après la prise de l’aéroport militaire de Tabqa, dans la région de Raqqa, en Syrie. Ils auraient été vus s’entraînant avec ces appareils à Alep, dans le nord de la Syrie.

Les jihadistes contrôlent trois aéroports militaires depuis le début de l'année en Syrie. Outre Tabqa et Al-Jarrah, ils ont mis la main sur celui de Bouqamal, dans l'est du pays, et tentent de prendre celui de Koueiris, près d'Alep.

Mais selon Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste des mouvements jihadistes, même si les membres de l’EI avaient mis la main sur des avions, il reste très peu probable qu'ils soient en état de mener des raids. L’entretien des appareils abandonnés par l'armée syrienne après la prise de l’aéroport de Tabqa est très lourd, et leur pilotage nécessite un vrai savoir-faire.

"Dans cet aéroport, il y avait des hélicoptères gazelle, des MiG-21, des MiG-23 et des hélicoptères de chasse Mi-24. Mais la veille de cette prise, l’armée syrienne avait évacué tout ce qui était opérationnel", précise le spécialiste.

Rumeurs, photomontages

Autre information rapportée par l'OSDH, des officiers de l'ex-armée irakienne superviseraient "des sessions d'entraînement dans l'aéroport militaire d'Al-Jarrah", sous le contrôle de l'EI et situé à l'est de la ville d'Alep. "Cela reste de l’ordre de la rumeur, il y a eu des photomontages. Il y a beaucoup de fantasmes autour de cela", estime Wassim Nasr.

"Après un mois de frappes américaines, durant lesquelles les Américains sont parvenus à frapper un pick-up, ou même une moto qui traverse la frontière, ils n'auraient pas épargné des hélicoptères de chasse s'il y en avait aux mains de l’État islamique" explique le journaliste de France 24.

L'organisation de l'EI, qui sème la terreur dans les territoires qu'elle contrôle, est visée en Syrie par des frappes aériennes de la coalition dirigée par Washington depuis le 23 septembre. 

Avec AFP