
Une deuxième infirmière de l'hôpital de Dallas, où un Libérien a succombé à Ebola la semaine dernière, a été infectée par la maladie. Sur place, les personnels soignants dénoncent un manque de préparation.
Une autre infirmière qui faisait partie de l'équipe qui s'est occupé de Thomas Eric Duncan, le patient libérien mort au Texas Health Presbyterian Hospital de Dallas, a été contaminée par le virus Ebola. Mardi 14 octobre, Amber Vinson a déclaré souffrir de fièvres et a aussitôt été placé en quarantaine, a précisé mercredi le département texan de la Santé.
Il s'agit du deuxième cas d'Ebola contracté aux États-Unis, dans cet hôpital texan, après l'aide soignante de 26 ans qui contaminée par le virus la semaine dernière, après avoir participé aux soins du malade libérien.
La patiente a également révélé avoir pris l'avion peu de temps avant que ne se déclarent les premiers symptomes de la maladie. Les autorités américaines tentent donc de joindre les 132 passagers présents le 13 octobre à bord du vol 1143 de Frontier Airlines, reliant Cleveland à Dallas. La patiente ne présentait alors aucun signe de l'infection à Ebola, a affirmé l'équipage, et n'était donc a priori pas contagieuse. Mais les autorités ont opté pour la précaution, "en raison du laps de temps très court entre l'atterrissage de l'avion et les premiers symptomes de la patiente".
Absence de protocole
Mercredi, le National nurses united (NNU), principal syndicat d'infirmiers aux États-Unis, a répondu aux critiques du directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), qui avait émis l'hypothèse d'un manquement aux procédures pour expliquer la contamination de la première soignante. Le NNU, qui se base sur des témoignages du personnel de l'hôpital de Dallas, dénonce l'absence de protocoles pour Ebola et le manque de préparation des personnes qui ont soigné le patient libérien.
Alors que le malade vomissait et était atteint de diarrhées, aucune indication n'a été donnée aux infirmières sur la manière de nettoyer ces matières hautement contagieuses, pas plus que de se débarrasser des serviettes souillées, a expliqué Roseann DeMoro, la présidente du NNU.
Des échantillons non scellés
Le NNU se plaint également du fait que les échantillons provenant du malade, analysés au laboratoire de l'hôpital, n'ont fait l'objet d'aucune procédure particulière.
Ces échantillons "n'ont pas été scellés de façon spécifique ni remis à la main" indique co-présidente du syndicat, Deborah Burger. Ils ont été envoyés par le système de tubes pneumatiques de l'hôpital, qui désormais "risque d'être entièrement contaminé", dénonce-t-elle également.
Pour leur part, les autorités texanes ont dit s'attendre à de nouveaux cas de contamination sur place. Mercredi, Barack Obama a annulé un déplacement pour tenir à la Maison Blanche, mercredi après-midi, une réunion d'urgence consacrée aux réponses à donner face à l'épidémie.
D'après les derniers chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) la fièvre Ebola a fait à ce jour 4 447 morts, quasi exlusivement sur le continent africain. Elle pourrait toucher jusqu'à 10 000 personnes par semaine prochainement en Afrique de l'Ouest.
Avec AFP et Reuters