A la Une de la presse française, ce matin, le marché proposé par l’Allemagne à la France: Angela Merkel se dit prête à soutenir le budget français, à condition que le gouvernement engage une modernisation du marché du travail.

«Berlin exige des réformes contre son soutien», annonce le Figaro, qui salue la magnanimité de la chancelière, qui «avait le choix entre dire non à Paris et ouvrir en Europe une crise profonde aux conséquences incalculables, ou lui proposer un «oui mais», qui sonne  comme un ultime avertissement».

Un avertissement que la France se refuserait à entendre d’après l’Opinion, qui estime que le gouvernement, «pour donner le change», se borne à «multiplier les annonces dans la précipitation», à «gesticuler», en somme.

Au menu, également, la proposition de Ségolène Royal de rendre gratuites les autoroutes le week-end - une suggestion étonnante de la part d’une ministre de l’Ecologie, constate Libération, qui accuse Royal de «brouiller» encore davantage la politique écologique du gouvernement, déjà mise à mal par l’abandon de l’écotaxe. Libé regrette la «sortie de route» d’une ministre accusée de «rouler à contresens» : «on imagine les effets d’une mesure aussi simpliste: les voitures par milliers profitant de cet effet d’aubaine, encombrant les autoroutes de Lille à Marseille». «Adieu les transports en commun, vive les autos individuelles».

Royal a voulu s’attaquer à ce que l’Autorité de la concurrence présentait il y a peu comme une véritable «rente» des sociétés concessionnaires d’autoroutes. «20 à 24 euros de bénéfice net sur 100 euros de péage», d’après un récent rapport repris par Libération, qui évoque des niveaux de profits «extraordinaires», et cite également le rapport  de 2013 de la Cour des comptes, qui s’alarmait de l’impuissance de l’Etat à peser véritablement dans la négociation des contrats opaques conclus avec des sociétés d’autoroute adossées à de grands groupes du BTP. Elles peuvent dormir sur leurs deux oreilles: Ségolène Royal a été immédiatement recadrée par Matignon.

Il est aussi question du «trou d’air» traversé par Nicolas Sarkozy dans les sondages - le retour triomphal annoncé n’a pas eu lieu. Le Parisien rappelle qu’il est maintenant devancé par Alain Juppé chez les sympathisants de l’UMP, dont la majorité des  militants, en revanche, lui restent fidèles.

Pas question, en tout cas, de modifier une campagne où l’ancien président travaille méthodiquement chaque segment électoral de l’UMP, avec semble-t-il, toujours les mêmes anecdotes. Libération ironise sur «le meeting de répétition» sarkozyen.

Enfin la Croix revient sur l’examen aujourd’hui au Sénat du projet de loi antiterroriste, dont le but est de lutter contre les départs dans les zones de conflits djihadistes. Comment «prévenir, mais aussi guérir» cette «tentation»?, s’interroge le journal.

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