La France a insisité sur l'"urgence" de faire progresser le processus de paix au Proche-Orient, lors de la première visite à Paris du nouveau ministre israélien des Affaires étrangères, l'ultra-nationaliste Avigdor Lieberman.
AFP - Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a été reçu mardi par le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant, a constaté sur place une journaliste de l'AFP.
Au cours de cet entretien qui a duré près d'une heure, le chef de la diplomatie israélienne et le bras droit du président Nicolas Sarkozy ont "échangé leurs points de vue sur la façon dont on envisage les problèmes au Proche Orient", notamment "les relations avec les Palestiniens", a indiqué M. Guéant.
"J'ai indiqué les positions de la France, M. Lieberman les siennes", a-t-il ajouté, sans donner d'autres précisions sur la teneur de l'entretien.
Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, a appelé mardi M. Lieberman, qu'il avait reçu juste avant son entretien à l'Elysée, à reprendre d'"urgence" le processus de paix avec les Palestiniens.
La France plaide pour "la création avant la fin 2009 d’un Etat palestinien viable coexistant dans la paix et la sécurité avec Israël".
Avigdor Lieberman estime qu'Israël n'est pas lié par le processus lancé à Annapolis (Etats-Unis) qui a relancé fin 2007 les négociations de paix avec les Palestiniens, avec l'objectif de parvenir à un accord sur un Etat palestinien.
Il défend pour sa part une reprise des négociations avec les Palestiniens dans le cadre de la "Feuille de route", un plan international de paix prévoyant la création d'un Etat palestinien au terme de plusieurs étapes, notamment la fin des violences et le gel de la colonisation israélienne.
"M. Lieberman a exposé son point de vue sur le défi iranien et salué la position de la France à cet égard", a indiqué une source diplomatique israélienne à l'AFP.
Concernant les Palestiniens, il a également expliqué à M. Guéant, et avant lui à M. Kouchner, que "des décennies d'efforts en vue de la paix ont échoué" et qu'"à son sens, cela justifie une réflexion sur un changement de méthode pour parvenir à la paix avec les Palestiniens", selon la même source.
Selon lui, "il faut aider les Palestiniens à exercer un véritable contrôle de leur vie et à se doter des outils d'un Etat - forces de sécurité, économie viable - pour assurer un avenir stable".
"C'est un processus qui pourrait durer cinq à sept ans", a dit M. Lieberman à ses interlocuteurs, selon la source diplomatique israélienne.
"C'est pour lui la méthode la plus cohérente" et il estime que "les tentatives de conclure un traité de paix avant d'assurer la stabilité économique et les moyens de fonctionner sont vouées à l'échec", a-t-on ajouté de même source.
Le chef de la diplomatie israélienne, qui s'est "félicité de la relation d'Israël avec la France", a également affirmé à MM. Kouchner et Guéant que "la communauté internationale (avait) les moyens d'aider les Palestiniens à atteindre ces objectifs".
Avigdor Lieberman effectue une tournée en Europe qui l'a déjà conduit, lundi, à Rome. Il doit ensuite se rendre à Prague puis Berlin.