En visite à Ramallah, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a exigé, lundi 13 octobre, la fin des "provocations répétées" sur les lieux saints de Jérusalem. Quelques heures auparavant, l’esplanade des Mosquées avait été le théâtre de nouveaux heurts entre jeunes Palestiniens et policiers israéliens après la prière musulmane du matin, selon la police.

"Elles [les provocations répétées] ne font qu'aviver les tensions et elles doivent cesser", a déclaré Ban Ki-moon lors d'une conférence de presse en Cisjordanie, où il a rencontré Rami Hamdallah, chef du gouvernement d'union palestinien.

Les heurts entre les jeunes palestiniens et la police israélienne ont éclatés suite à la visite prévue de fidèles juifs orthodoxes sur l'esplanade des Mosquées, lieu saint à la fois pour les juifs et les musulmans. Les jeunes palestiniens s'opposaient à la visite, alors qu’elle avait été autorisée la veille, pour la fête juive de Souccoth.

Après la prière musulmane au petit matin, plusieurs jeunes ont jeté des pierres et des objets incendiaires sur les forces de l'ordre et dressé des barricades de fortune, selon Louba Samri, porte-parole de la police. Puis ils se sont réfugiés dans la mosquée Al-Aqsa, où la police n'a pas le droit de pénétrer. La visite des juifs orthodoxes a finalement eu lieu sans incident. L'esplanade a ensuite été entièrement bouclée.

Tensions grandissantes depuis la guerre de Gaza

L'esplanade des Mosquées, qui domine la vieille ville de Jérusalem, est le théâtre de heurts chroniques. Mais depuis quelques mois, sous l'effet des tensions, entre Israéliens et Palestiniens, juifs et musulmans, exacerbées par la guerre dans la bande de Gaza, les violences interreligieuses sont devenues encore plus régulières et plus intenses.

L'esplanade, qui réunit la mosquée Al-Aqsa et le dôme du Rocher, est le troisième lieu saint de l'islam après La Mecque et Médine en Arabie saoudite. Pour les juifs, elle est considérée comme le lieu du second Temple détruit en l'an 70 par les Romains. Le mur des Lamentations, vestige du second Temple, est situé en contrebas de l'esplanade.

Condamnation ferme de la colonisation

Présent à Ramallah, Ban Ki-moon a appelé Palestiniens et Israéliens à reprendre les discussions de paix le plus vite possible. "Le temps qui passe n'est pas l'allié de la paix. Nous devons agir immédiatement pour empêcher qu'un statu quo déjà intenable ne s'approfondisse encore", a-déclaré le secrétaire général de l'ONU. Puis il a condamné "fermement" la poursuite de la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens occupés.

Les propos de Ban Ki-moon risquent de jeter un froid sur les discussions qu'il doit avoir dans l'après-midi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à Jérusalem.

Après son passage à Ramallah et à Jérusalem, le représentant de l'ONU se rendra mardi dans la bande de Gaza pour sa première visite sur place depuis la guerre de cet été.

Avec AFP